Après le CCE hier à Paris, un comité d'entreprise s'est réuni ce matin sur le site rennais du constructeur automobile. A l'appel de l'intersyndicale, un débrayage a rassemblé environ 2 000 salariés sur le site ce midi.
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Hier, les organisations syndicales ont obtenu la nomination d'un expert-comptable lors du comité central d'entreprise du groupe hier à Paris. Cependant, même s'il est retardé, le plan qui prévoit la suppression de 8 000 postes en France devrait s'appliquer. Un comité d'entreprise était convoqué ce matin à La Janais pour évoquer les détails du plan et devrait permettre d'en savoir un peu plus sur la procédure en particulier dans le cas des départs volontaires. La direction a annoncé la suppression de 1 400 postes à Rennes (1219 à la production et 181 chez les cadres).
Ce midi, un débrayage a rassemblé environ 2 000 salariés selon les syndicats dans l'enceinte de l'usine. L'affluence à ce rassemblement, à l'appel de l'intersyndicale FO-CFE-CGC-CFDT-CFTC-Unsa-CGT est nettement plus importante qu'il y a deux semaines, où un millier de salariés s'étaient retrouvés sur le même site, au lendemain de l'annonce des suppressions de postes.
"On veut nous mettre dehors, les Rennais ne sont pas d'accord", ont scandé les salariés. Sur des banderoles, on pouvait lire notamment: "Halte à la casse" ou "Des emplois stables". La rumeur dans la foule, cadres et techniciens en blanc de travail mêlés, a enflé à mesure que les syndicats détaillaient les suppressions de postes métier par métier:
182 caristes sur 569, 130 moniteurs sur 390... et près de la moitié des postes en recherche et développement.
Les salariés n'y croient plus
"C'est la première fois en 35 ans que je débraye, parce que j'en ai ras-le-bol. Je ne crois plus ce que dit la direction... Et je n'ai plus rien à perdre", souligne Jean-Paul Cayre, agent de maintenance de 55 ans, persuadé qu'il sera dans les premiers à partir en raison de son âge. Un conducteur d'installation de 48 ans, qui préfère garder l'anonymat comme la plupart des salariés, débrayait également pour la première fois: "On est tous concernés et je suis inquiet pour l'avenir de l'entreprise car on voit que sa politique, c'est de délocaliser." Une jeune femme de 32 ans n'était pas plus optimiste au moment de prendre son service à 13h: "Je pense que le site de Rennes ne va pas perdurer jusqu'à la fin de notre génération". "C'est carrément la même tournure qu'à Aulnay (le site d'Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, dont la direction a annoncé la fermeture)", enchérit un opérateur de 49 ans, en chemin vers le rassemblement après avoir fini son service commencé à 3h38.
Des salariés de Faurecia, un sous-traitant qui produit des plastiques pour PSA, étaient également présents à l'entrée du site. "Nous, forcément ça nous fait peur, vu que notre seul client, c'est PSA. On a déjà dû supprimer les équipes de nuit début juin", s'inquiétait Laurent Bellesoeur, élu au comité d'entreprise.
Les salariés reprendront leur mobilisation avec une marche le 15 septembre, après les vacances annuelles qui débutent vendredi soir.