Le rapport d'Emmanuel Sartorius, commandé par le gouvernement, critique durement la stratégie de PSA. Et recommande l’affectation d’un nouveau véhicule au site de Rennes.
Dans son rapport, Emmanuel Sartorius, l’expert dépêché par le gouvernement pour analyser la situation de PSA, recommande la production d’un nouveau véhicule à Rennes pour garantir la pérennité du site industriel.
"L'affectation d'un nouveau modèle à Rennes et les investissements qui y sont liés doivent être garantis, comme annoncé par la direction", estime Emmanuel Sartorius dans son rapport, alors que le site devrait perdre 1.400 emplois. De plus, son avenir doit "être clairement déconnecté des conclusions des différents groupes de travail mis en place dans le cadre de l'alliance PSA-Genera Motors", ajoute-t-il.
La restructuration de PSA Peugeot Citroën est inévitable et le constructeur en crise doit "d'urgence (se) redresser", selon Emmanuel Sartorius qui critique durement direction et actionnaires pour leur stratégie et leur manque de dialogue.
Cet expert, ingénieur des Mines, avait été mandaté fin juin par Bercy pour établir un diagnostic sur le groupe, avant l'annonce de son projet de suppression de 8 000 postes en France.
Son rapport pointe les erreurs stratégiques du constructeur, à "l'outil de production surdimensionné" du fait d'objectifs de fabrication trop ambitieux durant la décennie 2000 : PSA visait à l'époque 4 millions de véhicules par an mais n'en a jamais sorti plus de 3,6 millions de ses usines.
Selon lui, PSA a raté pendant cette période le virage de la mondialisation, en privilégiant rachats d'actions et distribution de dividendes aux actionnaires et en tardant à s'internationaliser, à l'inverse de ses deux grands concurrents européens, l'allemand Volkswagen et le français Renault.
L'expert critique aussi dans son rapport les choix qui ont amené PSA à décider la fermeture en 2014 de son usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), mesure choc du plan de restructuration annoncé en juillet, et le manque de dialogue de la direction en amont de cette décision.
"L'histoire aurait probablement pu être écrite de façon différente si la direction de PSA avait entamé en amont un dialogue transparent avec les partenaires sociaux et les pouvoirs publics", regrette-t-il.