Les chefs d'Etat et de gouvernement européens discutent à Bruxelles des finances de l'UE pour la période 2014-2020, dont celles de la PAC. Et ça coince. Certains voudraient diminuer les aides agricoles. Les agriculteurs s'inquiètent.

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Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, envisage d'amputer le budget de la PAC de 25 à 29 milliards. Cette baisse des aides agricoles aurait des répercussions très importantes sur les exploitations bretonnes. D'ailleurs, le gouvernement français en est conscient et ne veut pas en entendre parler.

PAC non négociable pour la France

Pour le ministre de l'agriculture français, Stéphane Le Foll, ces coupes  ne sont pas acceptables. "D'autant que la PAC est la seule politique pour laquelle les propositions de la Commission européenne étaient déjà en baisse par rapport à la situation actuelle". "Aujourd'hui, l'enveloppe de la PAC représente 117% de celle de la politique de cohésion: il faut garder cet équilibre", dit-il. Sur le contenu de la PAC réformée, "on peut faire mieux en terme d'emplois", poursuit le ministre qui défend certains aménagements en ce sens. Or la PAC n'est pas négociable pour la France, qui refuse de soustraire un euro aux 390 milliards prévus pour la période dans la proposition de la Commission européenne. "Nous n'acceptons pas de coupes drastiques dans la proposition pour la PAC, et nous sommes préoccupés pour la politique de cohésion" destinée aux régions les plus pauvres de l'UE, a rappelé le ministre français, Bernard Cazeneuve. "Ce sont nos lignes rouges", a-t-il dit. Pour M. Cazeneuve, "la France ne veut pas être la seule à faire des sacrifices. Il n'y aura pas de compromis possible s'il n'y a pas de flexibilité dans les discussions".

La France propose de primer les premiers hectares plus que les autres

Ainsi, "la France a fait une proposition à la Commission consistant à primer les premiers hectares un peu plus que les autres, quelle que soit la taille totale de l'exploitation, car c'est souvent dans les premiers hectares que l'emploi est le plus intensif", explique-t-il. "50 hectares, c'est l'objectif. De même, alors que la réforme prévoit l'uniformisation des aides à l'hectare (sans distinction de production) d'ici 2019, la France défend un assouplissement du calendrier pour protéger certaines exploitations d'un choc brutal. "Il faut laisser aux systèmes de production qui verront leurs aides baisser le temps de s'adapter: 50% d'ici 2020, dont parlent certains, ça va dans ce sens et ce peut être davantage" estime-t-il, convenant qu'un "taux unique est impossible à réaliser en cinq ou six ans". 

Les syndicats inquiets

La FNSEA, principal syndicat agricole, et les Chambres d'Agriculture notamment, demandent au président François Hollande de "se battre" contre la proposition du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. "J'ai pris acte de la position française de tout mettre en oeuvre pour garder un budget à peu près étal à ce qu'il est aujourd'hui (...) mais on n'en est pas là", remarque le président de la FNSEA, Xavier Beulin, qui ne croit pas que le conseil puisse aboutir vendredi, "parce que les conditions ne seront pas réunies". "Beaucoup d'Etats membres demandent une baisse substantielle des budgets de la PAC mais si on devait descendre (la part des contributions) on n'aurait plus de quoi financer la PAC", affirme-t-il.


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