La galette (de blé noir) ne connaît pas la crise

Cocorico, il paraît que la galette de blé noir a la cote. Les Bretons eux n'ont jamais douté des qualités de cette spécialité régionale.  

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La traditionnelle galette de blé noir bretonne ne connaît pas la crise grâce à son image de produit peu cher et rapide à préparer, un marché de niche dans le rayon frais mais qui connaît une forte progression et est très convoité par les industriels du secteur. Selon une étude nationale récente réalisée pour les professionnels, la galette affiche une croissance évaluée à 27% pour les natures et 9,4% pour les garnies entre septembre 2011 et septembre 2012, comparé à la même période un an plus tôt.
Ce marché connaît ainsi "une progression importante depuis cinq ans", selon Laurent Eyreaud, directeur commercial de "La Crêpe de Brocéliande", qui fabrique galettes
et crêpes près de Rennes. Une entreprise qui affiche une progression presque trois fois plus importante que les chiffres de l'étude nationale, confie-t-il.
"La galette, c'est un produit naturellement très sain, on peut y mettre tout ce qu'on veut, il y en a pour tous les goûts, c'est un produit nature et un produit de crise car il est peu coûteux", résume le directeur commercial.
Cette PME propose des galettes traditionnelles vendues dans toute la France, même si "le marché aujourd'hui se situe à 60/65% sur le Grand Ouest". "Il y a une locomotive sur les galettes garnies: Sodebo, qui fait connaître le produit partout", ajoute M. Eyreaud, qui précise que ce marché de niche "pèse un peu moins de 3% du traiteur libre service".
Hervé Corbin, un des directeurs associés de l'entreprise Jarnoux de Lamballe (Côtes-d'Armor), leader de la galette nature, confirme: "Depuis la création de la crêperie par M. Jarnoux en 1982, ça s'est toujours développé, au niveau national et international".
L'entreprise produit des galettes et des crêpes fraiches, mais aussi des crêpes surgelées, garnies ou nature, dont 20% partent à l'étranger. Et l'image bretonne est importante sur ce marché, comme le souligne Ludovic Thibault, chef de groupe chez Marie (LDC). Le groupe agroalimentaire a tenté en 2010 de percer sur ce marché sous la marque Marie mais sans réussite.

"Les galettes sont avant tout un marché régional, avec une image très attachée à la Bretagne", explique-t-il. Le groupe a donc décidé de faire appel à une autre marque historique du groupe, Régalette, installée dans le Morbihan, pour pénétrer le marché avec "un ancrage breton".
Régalette bénéficie du logo de l'association "Produit en Bretagne", porté aussi par Bertel et La Crêpe de Brocéliande, un signe de reconnaissance des produits fabriqués en Bretagne. La galette a même diminué de diamètre chez certains fabricants pour s'adapter à la taille moyenne de la poêle de Monsieur tout le monde, soit 26 cm.
La galette, qui affiche "l'un des plus forts taux de croissance en volume au rayon frais depuis au moins deux ans", selon M. Thibault, a de quoi attirer les convoitises. Les industriels du secteur se gardent d'ailleurs d'avancer des chiffres précis sur leur production ou leurs ventes, concurrence oblige. "En France, il y a encore un potentiel important si on sait bien présenter le produit", assure M. Corbin.
La galette a conquis au fur et à mesure depuis 1980 les grandes et moyennes surfaces (GMS) et la restauration hors domicile (RHD, restauration commerciale et collective).
L'entreprise Bertel, installée dans le bassin de la galette de blé noir, à l'est de la Bretagne, a suivi l'évolution du marché en produisant des galettes à la machine. Mais David Boixière, le directeur, précise: "Nous avons conservé une partie de notre production en étalage à la main, 25 à 30%". En revanche, si la galette connaît son petit succès, les fabricants se heurtent à un problème de taille: le manque de blé noir en France. Beaucoup sont donc obligés aujourd'hui d'avoir recours à de la farine importée pour honorer les commandes.

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