La famille de Camille, une des deux lycéennes du Puy-en-Velay rentrée chez elle samedi après une fugue à Notre-Dame-des-Landes, a déposé plainte pour coups et blessures.
Dans un communiqué commun publié vendredi, les familles des deux fugueuses Camille et Geneviève ont aussi déploré la non intervention des forces de l'ordre sur place, tout en remerciant le SRPJ de Clermont-Ferrand et le commissariat du Puy-en-Velay pour leur soutien "jour après jour". "Est-ce normal, dans un état de droit, que ce soit les parents qui soient obligés de prendre des risques pour aller récupérer leurs enfants?", souligne le communiqué des familles Euvrard et Lauran. Quand "on nous signifie que les forces de l'ordre ne peuvent pas intervenir pour raison politique, je trouve ça scandaleux", ont-elles ajouté.
Plainte pour coups et blessures avec armes
Le père de Camille, Michel Lauran a annoncé vendredi matin avoir, avec sa femme et son fils, "déposé une plainte pour coups et blessures avec armes". "Nous avons été victimes d'une attaque en règle par une dizaine d'individus armés de gourdins et de pelles. Ma femme a reçu un coup de pied dans le thorax, mon fils a été battu, de même que moi", a-t-il ajouté. "C'était absolument affreux. C'était extrêmement violent. Nous avions l'impression qu'ils étaient là pour casser sans retenue", a aussi raconté sa femme, Dominique. Sur les indications de leur fille, Michel et Dominique Lauran s'étaient rendus en voiture samedi soir vers 19h00 à l'endroit où elle vivait, parmi les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. C'est au moment de partir avec Camille que la situation a dégénéré: "ont surgi des individus cagoulés armés de bâtons et d'une pelle", relate le communiqué. "Camille est montée toute seule sans contrainte dans la voiture à l'arrière gauche. Un homme caché derrière bonnet et écharpe a hurlé +Alerte ! Enlèvement d'enfant !+", la famille décrivant ensuite un déchaînement de violences.
Le procureur de la République du Puy-en-Velay, Jacques Louvier, avait indiqué dimanche que le père souhaitait porter plainte, après des violences dont sa famille avait fait l'objet la veille, le samedi 29 décembre, en allant récupérer Camille. Le 4 décembre, alors qu'elles étaient dans leur lycée professionnel Charles et Adrien Dupuy, Camille et Geneviève, deux élèves de première, avaient prétexté une visite à l'infirmerie pour prendre la fuite. Inquiets de ne pas avoir de leurs nouvelles, malgré l'ouverture d'une procédure pour disparition de mineures au commissariat du Puy-en-Velay, les parents des deux jeunes filles avaient écrit au parquet pour que les recherches soient accélérées et que soit autorisée la diffusion de leurs photos dans la presse nationale.