La mobilisation des internautes et quelques coups de fil en coulisses ont permis de décaler la rencontre des 16èmes de finale entre Plabennec et Lille.
La semaine dernière, Plabennec, petit club de foot amateur du Finistère, éliminait Reims, un club de l’élite, en coupe de France. Leur prochain adversaire sera Lille. Mais le premier horaire proposé par la FFF (Fédération Française de Football), le mercredi 23 janvier à 17h, a entraîné une belle polémique sur internet.
Cet horaire, il est vrai, était incompréhensible pour les footballeurs amateurs de Plabennec. Jean-Michel Abiven, un attaquant de leur équipe, témoigne de son amertume sur la page Facebook de la Fédération Française :
« vous devriez avoir honte, écrit-il alors. qui peut aller voir un match de foot à 17h ? notre stade ne sera même pas rempli, et nous les joueurs nous travaillons tous !!! […] vous brisez notre rêve !! je ne vous remercie pas ! »
Immédiatement, les internautes relaient ce message et, surtout, les commentaires assassins s’accumulent sur la page Facebook de la Fédération, accusée de mépriser le football amateur et de privilégier les professionnels.
L'affaire fait désordre : sur la page Facebook de la FFF, on a droit à une belle photo avec des enfants jouant au football et le discours bien rodé sur les valeurs du foot amateur. Alors voir apparaître des dizaines de messages dénonçant l'avantage donné au foot pro, ça fait désordre...
Du coup, au bout d’une dizaine de minutes, le message du joueur disparaît mystérieusement du site de la Fédération. Une censure très mal accueillie par les internautes qui republient inlassablement les mots de Jean-Michel Abiven sur la page de la fédé... On imagine le cauchemar du webmaster s'il s'est amusé à tous les effacer !
Des internautes créent aussi une nouvelle page Facebook pour demander le report du match et plus de 5 000 personnes s'y inscrivent.
Quelques heures plus tard, l'annonce tombe : le match est reporté au jeudi 24 février à 20h50.
Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est qu’internet a vraiment changé la donne. Avant internet, le club aurait été tout seul face à la Fédératio : difficile de peser sur les décisions même si les dirigeants ont multiplié les coups de fil à Noël Le Graët, président de la FFF, pour le convaincre.
Mais grâce à internet, la colère de milliers de gens est devenue instantanément visible. Et la Fédération a fait marche arrière car son image était écornée. Internet, ce n’est pas qu’une galerie marchande, c’est aussi un formidable porte-voix. Et quand la cause est juste, ça peut être terriblement efficace !