Faute d'argent et de dispositifs juridiques adéquats, les quelques 150 phares et balises se dégradent, selon la Cour des Comptes.
La Cour des comptes alerte sur la dégradation des phares
La France compte près de 150 phares, et même 250 en comptant les feux et maisons-phares. Depuis le début des années 2000, ils ont été automatisés et les gardiens qui se chargeaient de leur entretien sont partis.
Le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie a confié la valorisation des phares français au Conservatoire du littoral voire à certaines collectivités. Mais la Cour des Comptes constate une dégradation de leur état. Elle demande donc au ministère de modifier le cadre juridique et de donner des moyens financiers au Conservatoire du Littoral pour lui permettre de remplir correctement sa mission.
La Cour des Comptes souligne que ce patrimoine culturel a un vrai potentiel de valorisation, notamment touristique. A condition, bien sûr, de s'en donner les moyens.
Qui pour entretenir les phares ?
Car dans ce rapport c'est évidemment le coût de l'entretien de ces phares qui est souligné, avec comme question sous-tendue : Qui va payer ?
Cette question que se pose la cour des comptes n’est pas nouvelle : depuis que les gardiens de phare ont disparu on sait bien que les ouvrages sont mal entretenus, pour autant le sujet a été aussi délaissé que les phares eux-mêmes
La bonne idée de l’Etat c’est de recourir au conservatoire du littoral. Sur les 150 phares disposés sur le littoral français, 60 pourraient être confiés au Conservatoire du littoral.
Les phares en mer ne sont donc pas concernés dans cette option.
Avec quel financement ?
En Bretagne une vingtaine d’ouvrages pourraient potentiellement revenir au Conservatoire du littoral, qui n'y est pas opposé. Seul problème : son budget n’augmente pas. Pourtant la Cour des comptes rappelle qu’une taxe sur les navires à moteur qui a été étendue aux scooters des mers rapportera 5 millions d’euros supplémentaires, des millions qui devaient bénéficier au conservatoire du littoral. Pour le moment il n’en n’est rien, ce qui pose problème car si le Conservatoire n’a pas les moyens de sa mission, cela pourrait quand même engager sa responsabilité en cas de défaut d’entretien.
La cour des comptes ajoute encore qu’il faudra peut-être réclamer une redevance à certaines associations qui occupent d'anciens phares à titre gracieux et pourquoi pas vendre également certains bâtiments, comme d'anciens logements à terre de gardiens de phare en mer. Reste à les recenser et à les évaluer. La question est donc loin d’être réglée.