Alors que le budget du ministère de la Défense s’apprête à subir de sévères coupes, Philippe Paul, sénateur-maire UMP de Douarnenez, membre de la commission des Affaires Etrangères dénonce une situation très inquiétante.
Mercredi dernier, les sénateurs membres de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées ont appelé François Hollande à un maintien du budget militaire de la France, tel qu’il est. Ils réagissent face aux possibles choix financiers du gouvernement, qui seront confirmés le 19 mars.
Philippe Paul, maire UMP de Douarnenez et officier de réserve pour l’armée de l’air fait partie de cette commission. Il trouve la situation "très inquiétante".
- Quelle est votre réaction suite à ces annonces de restrictions budgétaires ?
Philippe Paul : "Tout le monde a été très surpris. On savait que les ministères seraient imputés, mais dans une telle proportion, c'est ubuesque ! On sait combien, depuis des années, nos armées sont obligées de bricoler, d’économiser sur le matériel. Aujourd'hui, ils en sont à vérifier les jauges de fioul dans chaque navire pour voir si on peut les transvaser ailleurs."
- Est-ce que l'armée peut encore se permettre de faire des économies ?
Philippe Paul : "Les militaires le disent eux-mêmes, on n’est plus dans le gras mais dans le muscle, et là on n’arrive à la moëlle épinière. C’est dramatique, on se demande à quoi va servir notre armée. Cette même armée, qui est présente en ce moment dans plusieurs endroits du monde."
- Et aujourd'hui, on parle d'envoyer des armes en Syrie ?
Philippe Paul : "On parle d’envoyer des armes en Syrie, mais avec quel argent et qui va les envoyer? La situation est très inquiétante, pour les commandes de 2013 par exemple, on ne sait pas comment on va régler la facture, il manque 1 milliard d’euros. "