Construite en 1736, par ordre de Louis XV, la manufacture des tabacs devait compenser les difficultés du port de commerce. Elle fut également l'un des premiers établissements de la SEITA, société industrielle des tabacs. Durant des générations, les familles Morlaisiennes ont été liées à la manu.
Reportage
La manufacture des tabacs représente un pan incontournable de l'histoire de Morlaix. Après les tabacs à chiquer et à priser, la fabrication des cigares fait son apparition au XIXème siècle. L’entreprise emploie près de 1800 salariés dont de très nombreuses femmes appréciées pour leur habileté à rouler le tabac. De génération en génération, chaque famille a eu proche qui y travaillait. Andrée Postic, ancienne ouvrière, raconte ses souvenirs. Anne Guillou, sociologue et auteure de "La manufacture des tabacs, 4 siècles d'histoire" elle explique l'impact de la manufacture sur la condition féminine.
N. Rossignol, C. Bazille, P. Ducloyer, J. Bodénès
Rencontre
Paul Uguen est président de l'association des Anciens de la Manu. Il y a 8 ans, il a vécu la fermeture de la Manu avec un grand désarroi. Aujourd'hui, il fait en sorte que ce bâtiment ne soit pas abandonné et contribue à sa réhabilitation. La Manu devrait bientôt devenir une petite ville, dans la ville, avec un IUT (Institut universitaire de technologie), des logements sociaux...
N. Rossignol, C. Bazille, P. Ducloyer, J. Bodénès
Dans le rétroviseur
En 1995, un incendie ravage l'un des bâtiments de la manufacture. La production y perdure encore quelques années, mais apparaît menacée. Les ouvriers et toute la ville se mobilisent pour sauver l’usine et le bon tabac de Morlaix. Peine perdue car en 2004, les dernières machines sont déménagées. Ce reportage témoigne de l'émotion ressentie par les salariés de l'entreprise."Butun mad butun montroulez"
Cette devise bretonn signifie "bon tabac, tabac de Morlaix". Pendant les manifestations contre la fermeture du site de la manufacture, cette devise s'affichait sur les pancartes