Jeudi, le comité de gestion européen doit décider du montant des aides à l'exportation du poulet. Les syndicats CGT, CFDT, FO des groupes volaillers Doux et Tilly Sabco se sont réunis et demandent aux politiques "d'agir rapidement".
Les syndicats CGT, CFDT, FO des groupes volaillers Doux et Tilly Sabco demandent aux politiques "d'agir rapidement" pour obtenir une augmentation "franche et significative" des restitutions, les subventions européennes à l'export.
"Il y a urgence, il faut se mettre en ordre de bataille, 5.000 emplois directs dans la filière sont menacés", a déclaré Nadine Hourmant, déléguée FO chez Doux. Les syndicats s'exprimaient alors que le comité de gestion européen doit décider jeudi du montant des restitutions à l'exportation du poulet. Le montant actuel de cette subvention destinée à compenser les distorsions de concurrence est de 108 euros la tonne.
"L'idéal serait de revenir à un montant compris entre 260 et 325 euros, comme par le passé", ont indiqué les syndicalistes des deux groupes volaillers. "Un maintien au taux actuel, c'est déjà un scénario catastrophe, et on n'ose pas envisager une baisse", a indiqué Corinne Nicole, élue CGT de Tilly-Sabco.
Vendredi dernier, les acteurs de la filière poulet grand export avaient exprimé leur inquiétude sur la situation économique "qui se détériore rapidement" et demandé une correction du niveau des restitutions.
Réunis au sein du Collectif avicole français, des industriels, des fabricants d'aliments, des producteurs avaient pointé du doigt "l'offre des compétiteurs brésiliens", redoutant une asphyxie économique des entreprises. Les présidents des deux groupes et la FRSEA avaient cosigné cet appel. "A l'initiative des syndicats, les dirigeants de Doux et de Tilly ont accepté d'établir une stratégie commune, elles se sont engagées à une profonde mutation, mais il faut leur laisser le temps de se restructurer, et en attendant on a besoin des restitutions", a souligné Corinne Nicole. "Mais ces restitutions doivent servir à investir, elles ne doivent pas aller dans les poches des financiers", a-t-elle ajouté.
"Ce sont les Brésiliens qui fixent les prix sur le marché du Moyen-Orient", a ajouté Mme Hourmant, soulignant avec les autres syndicats "les distorsions de concurrence dues notamment à la dévaluation de la monnaie brésilienne, une baisse des cours des matières premières et la spéculation des fonds de pension". Les trois syndicats ont dénoncé un "attentisme" des politiques depuis l'appel lancé le 16 février à Châteaulin par la "filière avicole en danger". Élus, industriels, éleveurs, responsables des groupes volaillers avaient répondu à l'invitation des syndicats mobilisés contre la baisse des restitutions.