Amendes réduites pour la porcherie Kerjean après une pollution historique au lisier

Malgré une réduction d’amende, la porcherie Kerjean, à Taulé dans le Finistère, reste sanctionnée pour "négligences" dans la pollution de la Penzé. La société devra indemniser les associations environnementales. Le déversement de lisier avait provoqué la mort de 300 poissons.

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La cour d’appel de Rennes a allégé, ce jeudi 17 octobre 2024, les peines infligées à la société Kerjean et à son dirigeant, après la pollution de la rivière de la Penzé à Taulé (Finistère) en avril 2021. L'entreprise avait déversé plusieurs dizaines de mètres cubes de lisier dans la rivière.

Une "pollution historique" à la Penzé

Le 2 avril 2021, une rupture de canalisation à la porcherie Kerjean, située à 800 mètres de la rivière, avait entraîné le déversement de 50 à 100 m³ de lisier dans la Penzé. Les gendarmes avaient constaté sur place "une forte odeur", de la "mousse" et une eau "noirâtre". Le bilan est lourd : 300 poissons morts et une interdiction de baignade instaurée à Carantec et Saint-Pol-de-Léon.

Lire : Pollution, poissons morts et silences gênés... En Bretagne, les ravages du lisier de porc dans les rivières

Réduction des peines en appel

En première instance, la société Kerjean avait été condamnée à une amende de 200 000 €, et son dirigeant, Benoît Tanguy, à 20 000 €, pour moitié avec sursis. Estimant la sanction trop sévère, le patron avait fait appel, déclarant : "J'ai eu l'impression d'essuyer les plâtres avec ma chemise", après le passage devant le nouveau Pôle environnemental.

Ce jeudi, la cour d’appel a réduit ces peines. La société écope désormais de 150 000 € d’amende, dont la moitié avec sursis. Le dirigeant, quant à lui, voit son amende ramenée à 6 000 €, dont 3 000 € avec sursis.

Lire : 300 personnes pour dire stop aux pollutions dans les rivières bretonnes

Une négligence pointée du doigt

Malgré ces réductions, les faits restent graves. "Dois-je rappeler qu'il encourt deux ans de prison et 100 000 € d’amende ?", avait insisté l'avocate générale, avant la décision finale. Elle rappelait que la pollution est le résultat d’"une demi-douzaine de manquements et de négligences" relevés par les enquêteurs.

Sanctions complémentaires maintenues

Les interdictions de recevoir des aides publiques pendant un an, déjà exécutées, ont été confirmées. La cour a également ordonné que la décision soit publiée dans le magazine Paysans Bretons et que des indemnisations soient versées aux associations de protection de l’environnement.

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