Insolation, déshydratation, coup de chaleur, alcoolisation... Les équipes de secours ne vont pas chômer pendant quatre jours de festival. Un dispositif rôdé qui rend les Vieilles Charrues quasi-autonomes en matière de secours à la personne. Avec un véritable hôpital de campagne sur le site.
"Ce qui a changé en 15 ans ? La professionnalisation !" Bruno Curunet, le coordinateur des secours aux Vieilles Charrues est affirmatif. "Nous avons su créer un dispositif unique en France, que beaucoup de festivals nous envient. On prend les patients en charge de A à Z ! L'idée première était d'éviter de solliciter l'hôpital de Carhaix".Depuis 2 ans, c'est la protection civile qui assure l'organisation des secours sur le festival. Une association loi 1901. Elle mobilise 170 bénévoles, encadrés par 40 médecins et infirmières, ainsi que 15 sapeurs-pompiers pendant les 4 jours du festival. Le tout, entièrement pris en charge par les Vieilles Charrues. La plupart des médecins viennent de toute la France, souvent sur leurs congés, ou en jonglant avec les plannings des hôpitaux, car la plupart d'entre eux sont des experts de l'urgence médicale.
Un hôpital de campagne
Et c'est ce qui frappe quand on rentre dans le petit gymnase qui sert d'hôpital de campagne. Une enfilade de lits pour l'unité de prise en charge des alcoolisations massives, encadrée par une équipe de jeunes internes qui rédige une thèse sur la question. Une salle réservée à la traumatologie (écrasement de pied, entorses, fractures, etc.), deux unités de "déchocage" pour les cas les plus délicats, et même une salle réservée aux mineurs, avec prise en charge psychologique. C'est pro, rien à dire. "L'année dernière, en quatre jours, nous n'avons procédé qu'à seulement 35 évacuations vers les hôpitaux de la région, explique Yolande Floch, le médecin coordinateur. Tout le reste a été traité sur place."