Jean-Michel Lemétayer : une vie de syndicalisme agricole

L'ancien président de la FNSEA a consacré 35 ans de sa vie à la défense du monde agricole. Avec l'oreille du gouvernement, avec aussi son lot de critique. Un engagement qui a mené l'éleveur laitier de Vignoc (35) jusqu'aux arcanes du pouvoir. Son décès a provoqué de nombreuses réactions.


Le portrait de jean-Michel Lemétayer par france3Bretagne35 ans. Cela faisait 35 ans que Jean-Michel Lemétayer s'était engagé dans le syndicalisme agricole, lorsqu'en décembre 2010 il annonce son départ de la présidence de la FNSEA. En bon éleveur laitier de Vignoc, en Ille-et-Vilaine, c'est naturellement vers la branche jeunesse du syndicat majoritaire qu'il se tourne. A 23 ans, il embrasse une carrière qu'il ne soupçonnait pas de syndicaliste agricole, d'abord à mi-temps, puis laissant les rennes du GAEC familial à sa soeur et son beau-frère, à plein-temps.

Son premier "gros dossier", en 1984, ce sont les quotas laitiers. Il est alors président du CDJA. Dans la foulée, il créera le Space, le salon de l'élevage, en 1987. Il deviendra le second salon agricole du pays.


Un homme de conviction

Au Space, comme au Salon de l'Agriculture, les inaugurations ministérielles voire présidentielles deviennent la traditition. L'agriculteur est tantôt choyé par la politique, tantôt bousculé par les réformes européennes. Dans les deux cas, les institutions sont au chevet du monde agricole. Et la FNSEA est la courroie de transmission.

C'est ainsi que durant trois mandats à la présidence de la FNSEA, entre 2001 et 2010, Jean-Michel Lemétayer aura l'oreille des ministres de l'Agriculture successif et de leurs directeurs de cabinet, sachant taper du poing sur la table ou convaincre. Une voix posée, un débit rapide, une argumentation parfaitement maîtrisée. Et des mains qui ne sont plus celles d'un travailleur de la terre, bien qu'il oeuvre au Gaec un week-end sur deux, celles mais d'un fin politique.


7 ministres de l'Agriculture

Il croisera pas moins de 7 ministres de l'Agriculture. Son discours ne varie pas: il faut adapter l'agriculture à la mondialisation, soutenir les prix, contractualiser avec les industriels.

Mais être le patron du syndicat majoritaire, c'est aussi recevoir son lot de critiques. Le syndicalisme agricole a évolué, les collectifs et autres confédérations échappent à la sphère de la FNSEA. Les pratiques, elles aussi, se diversifient. On sait que la terre et l'opinion publique ont du mal à digérer les nitrates et une partie du monde paysan reproche à Jean-Michel Lemétayer ses relations étroites avec les industriels. En 2009 et 2010, au Space, il se fera chahuter par des producteurs, tout comme le ministre de l'Agriculture de l'époque. Comme si la contestation n'était plus dans son camp.


Depuis qu'il avait passé la main, Jean-Michel Lemétayer était moins présent sur les ondes, dans les médias, mais tout aussi actif.

Pour qui n'était pas un proche, il y avait deux endroits où l'on pouvait le croiser: dans les tribunes présidentielles du Stade Rennais, où son nom avait été évoqué pour la présidence, et dans le TGV Rennes-Paris. A 62 ans, il présidait la Sopexa, l'organisme chargé de promouvoir les produits français à l'exportation, et siégeait au Conseil Économique et Social. 

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