Le président de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), Olivier Lajous, compte remettre son mandat en jeu fin septembre à défaut d'obtenir la confiance des instances dirigeantes sur son programme prévoyant la gratuité complète des secours en mer.
L'amiral Olivier Lajous remettra son mandat en jeu le 26 septembre lors d'un conseil d'administration si on ne lui donne pas les moyens d'exercer pleinement ses fonctions de président. Selon le Télégramme qui a révélé les propos du premier des bénévoles de la SNSM, il estime en effet que c'est le mode de fonctionnement de l'association qui doit être revu et corrigé : "'association "aurait tout intérêt à pratiquer gratuitement les remorquages" qu'elle réalise le long des côtes françaises.
"Je considère en effet que, dès lors que nous acceptons d'être rémunérés pour des actions liées à notre mission, nous en détournons le sens et nous nous mettons en situation de concurrence avec les quelques sociétés développant ces savoirs-faire", explique dans sa missive l'amiral, élu il y a à peine trois mois à la tête de la SNSM.
Secours en mer gratuits
En mer, les secours aux personnes sont gratuits, mais depuis 1970 la SNSM fait payer le remorquage du bateau secouru (300 à 700 euros l'heure de remorquage selon la taille du navire). Pour le président de la SNSM cette nouvelle "orientation stratégique" supposerait de remettre à plat l'ensemble du budget 2014, notamment en termes de renouvellement de la flotte. Dans le Finistère, sur les 700 interventions annuelles les sauveteurs de la SNSM assurent un certain nombre de remorquages facturés 345 euros de l'heure pour couvrir les frais de gaz oil et d'entretien. La SNSM qui intervient sur ordre du Cross ne concurrence aucune autre société privée. tout simplement parce qu'il n'en existe pas sur l'ouest. Le budget annuel de la SNSM s'élève à quelque 25 millions d'euros, provenant à 75% de dons, de legs et de fondations, et 25% de l'État et des collectivités locales. Les 1.800 remorquages réalisés chaque année par l'association représentent 5% de son budget annuel, soit 1,25 million d'euros. Cependant, pour certaines stations locales, cette part peut atteindre jusqu'à 30% de son budget, voire davantage. La priorité pour le président, c'est de se recentrer sur notre coeur de mission qui est de sauver des vies humaines en mer gratuitement.
Des fonds dévolus à l'entretien des bateaux
Certains présidents de ces stations s'inquiètent du manque à gagner si le remorquage était rendu gratuit, et de l'appel d'air que cette gratuité pourrait provoquer auprès des usagers de la mer. La SNSM porte secours chaque année à quelque 8.000 personnes. Elle dispose à l'année de 4.500 bénévoles dans 220 stations avec 200 bateaux dont 40 canots tous temps, et de 2.000 nageurs sauveteurs également bénévoles en été. Autre source de friction avec le président de la SNSM : le nombre de canots tout temps que l'amiral Lajous estime trop nombreux en Bretagne. Si les interventions en mer ont tendance à diminuer, les sauveteurs estiment que réduire la toile présenterait un risque sur la sécurité.