L'Ecotaxe est repoussée au 1er janvier 2014. Et alors disent les Bretons. Dans la région, les acteurs économiques ne veulent tout simplement pas de cette taxe, qui leur coûterait 40 millions chaque année. Une fronde forte, pour des raisons économiques, mais aussi historiques.
Il y a eu des précédents à l'écotaxe, en Bretagne. En 2003, souvenez-vous, sous l’ère Raffarin, l’idée était de taxer les routes express bretonnes, pour favoriser le développement du rail. Impensable pour la Fédération Nationales des Transporteurs Routiers, qui considérait déjà à l'époque, que cela reviendrait à défavoriser la Bretagne et à fragiliser son économie. Interpellé sur le sujet par Josselin de Rohan au Sénat, Jean-Pierre Raffarin avait fini par déclarer que "les efforts faits pour faire en sorte que la Bretagne dispose d’infrastructures performantes et non payantes doivent être prolongés."
Rappelez-vous aussi 2008 et ces déclarations dans les Echos, du PDG de la société d’Autoroute Cofiroute qui mettent le feu aux poudres : "Cofiroute pourrait fort bien gérer les autoroutes bretonnes pour le compte de l’Etat." Tollé en Bretagne ! Le Président de Bretagne Prospective rétorquait à l'époque que ce projet était surréaliste, qu’une taxe autoroutière détruirait l’équilibre économique de nombreuses firmes.
Raisons historiques
Il y a des raisons économiques, mais aussi historiques pour expliquer que la fronde des Bretons aujourd'hui. Ces raisons nous renvoient aux années 60 à l’époque où le CELIB, le Comité d’Etude des Intérêts Bretons, constitué de figures politique comme René Pléven et d’acteurs économiques, bataillait pour désenclaver une Bretagne qui avait accumulé des décennies de retard. A la fin des années 60, un vrai plan routier pour la Bretagne et des 4 X4 voies en construction ont été financés en grosse partie par les contribuables bretons. Ce fut le virage dont avait besoin alors l’économie bretonne. La gratuité des routes en Bretagne est considéré aencore aujourd'hui comme un acquis historique pour les Bretons.