Francois Bich nous ouvre les portes de son entreprise de Redon, l'un des plus gros sites de production de briquets Bic. Il y a 40 ans, elle avait pris le relais de Flaminaire. Aujourd'hui, elle emploie 360 salariés, elle est soumise à la concurrence chinoise mais veut continuer de se développer.
Plus de 3 millions de briquets par jourDans les années 70, Francois Bic, le fils du baron Bich, s'est promis de fabriquer le briquet du futur, à la fois jetable, solide et sûr. Son père lui avait donné le feu vert, à condition d'en fabriquer 100 000 par jour. Quarante ans après, on en fabrique 3, 3 millions par jour. La moitié de la production mondiale du groupe.
"La concurrence chinoise"
La concurrence, c'est l'obsession. On se souvient que l'an passé,François Bic était entré dans une colère noire quand Bruxelles avait décidé de supprimer la taxe anti-dumping sur les briquets chinois. Depuis, concurrence déloyale oblige, Bic aurait perdu, selon son patron, un marché de 100 millions de briquets en Europe.
Mais si Francois Bich sait se faire rare devant la presse, il n'hésite pas à pointer du doigt "l'administration française", selon son expression, à qui il reproche de ne pas l'avoir écouté sur l'évolution de normes de sécurité. Le site de Redon est classé Sevezo, dit-il, et on a autorisé à proximité la création d'un lotissement. Aujourd'hui dit-il, " je dois délocaliser les stocks de gaz pour préserver le voisinage". "Je n'y suis pour rien, mais le prix du terrain qu'on me propose en périphérie de la ville est trop cher".
Une future usine à Sainte-Marie
Quoi qu'il arrive, Bic a choisi de ne pas délocaliser a l'étranger. Et d'anticiper aussi une éventuelle hausse de sa production. Du coup, le site qui un jour sortira de terre ici à Sainte- Marie, sera dimensionné pour accueillir une production de 5 millions de briquets.
Le reportage à Redon de Gilles Le Morvan et Marc-André Mouchère