Une délégation de salariés de l’abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau (Finistère) se rendra à Rennes ce matin à l'occasion du CCE, comité central d’entreprise. En attendant, l'usine de Lampaul Guimiliau (29) reste bloquée. Les salariés réclament de meilleures primes de licenciement.
Des salariés de la société d'abattage de porcs Gad SAS, en redressement judiciaire depuis février, bloquent l'abattoir de Lampaul-Guimiliau (Finistère) afin de réclamer de meilleures primes de licenciement. Les salariés se relaient nuit et jour depuis vendredi devant le site qui emploie 850 personnes, ainsi qu'une centaine d'intérimaires. Dimanche matin, une quarantaine de personnes discutaient ou buvaient un café autour d'un feu de palettes sur le parking de l'entreprise. L'entrée de l'abattoir était bloquée par un amoncellement de pneus usagés et de fumier.
Les 1800 porcs bloqués ce week-end seront abattus
Le site est fermé le week-end, mais les salariés bloquaient symboliquement un lot de 1 800 porcs en attente d'abattage. "La direction veut les déplacer à Josselin (Morbihan), l'autre abattoir du groupe, mais pas question", explique un salarié. A la suite d'une AG tenue vers 18h, les salariés ont décidé qu'une équipe abattrait ces cochons lundi, "une décision douloureuse" selon Jean-Marc Détivelle, un des représentants FO de l'abattoir, prise "pour montrer que l'on veut continuer à travailler, et travailler à Lampaul".
Appel à la grève
Ce mouvement intervient alors que le tribunal de commerce de Rennes doit examiner mercredi le plan de continuation, qui prévoit notamment la fermeture du site de Lampaul-Guimiliau. Un appel à la grève a été lancé pour lundi, à l'occasion de la tenue à Rennes d'un CCE qui doit préparer l'audience de mercredi. Des salariés finistériens ont prévu un déplacement à Rennes lundi. "Les gens sont exaspérés, fatigués, humainement ce plan social ne tient pas la route", a indiqué Jean-Marc Détivelle. "Sauf rebondissement, Lampaul va fermer, et on discute avec la direction de primes de licenciement extra-légales, au départ ils ne prévoyaient que le minimum conventionnel", précise le syndicaliste."On fait pression, ils veulent nous jeter comme des malpropres, on ne va pas se laisser faire", ajoute un salarié.