Comme toujours à la veille d'un combat, c'est la traditionnelle conférence de presse. Au micro, quatre catcheurs mexicains de lucha libre prêts à en découdre. Ils s'affronteront samedi sur le ring du chapiteau du Grand Soufflet à Rennes. La lucha libre est presque une religion au Mexique.
Samedi après-midi 15h, le chapiteau du Grand Soufflet à Rennes deviendra une arène mexicaine où débouleront quatre catcheurs déjà chauds bouillants. Comme avant tout combat, ils ont donné une conférence de presse, et échangé quelques piques voire quelques coups ! A l'origine du projet, Orlando Jimenez, chercheur sur la lucha libre. Il y a 10 ans, il vivait à Tréguier et explique : "c'était un rêve de pouvoir faire partager une passion que j'ai, que beaucoup de mexicains ont, une part de notre identité".
"La lucha libre a donné un masque à la culture mexicaine"
"C'est une vrai satisfaction quand les gens connaissent quelque chose de ton pays lorsque tu arrives quelque part" analyse Orlando Jimenez. Chez lui, l'engouement est total pour la lucha libra qui existe depuis 80 ans. Les aficionados se rendent dans les deux arènes de Mexico trois fois par semaine, quelque soit leur tranche d'âge ou leur milieu social. La lucha libre c'est à la fois un sport, un spectacle, "pas du cirque" rappellent les intéressés. C'est surtout presque une religion pour ceux qui la suive. Pour ceux qui la pratique, l'entraînement est rigoureux et le personnage se construit au fil d'une carrière. Dès le début, il faut choisir son camp : être un gentil ou un méchant.
Los rudos (les méchants) contre los tecnicos (les gentils)
D'emblée, les méchants donnent le ton. Sangre Azteca et Dragon Rojo Junior arborent tous deux des masques colorés. Les masques reflètent leur personnalité. Leur choix est déterminant. Du côté des tecnicos, on affiche plus de sobriété quoique. Cassandro est ce qu'on appelle "un exotico" une catégorie de lutteur autrefois glamour, aujourd'hui revendicatif d'une mouvance gay. Au-delà de l'apparence, la différence entre les deux camps se marque sur le ring. Les méchants préfèrent les coups tordus, attaquer à plusieurs, utiliser la corde. Certaines choses sont bien sûr interdites comme arracher les masques ou les cheveux de son adversaire. Cassandro le gentil relève que Sangre Azteca prône ses règles sans jamais les respecter. Perdre son masque représente l'ultime humiliation. D'autres types de matches existent appelés "luchas de apuestas" sorte de paris entre lutteurs qui peuvent se dérouler ainsi : masque contre masque, masque contre cheveux, cheveux contre cheveux. Au final, le perdant retire son masque ou est rasé en direct, ce qui est arrivé à Cassandro en mars dernier.Pour ce spectacle le public fera le reste car tout repose sur lui. Il fait ou défait un lutteur. A vous donc de choisir votre camp samedi, il reste des places !
La lucha libre pour les nuls
En général les match simple ou par équipe se déroulent en trois tombés appelés "caidas". Il faut remporter deux tombés pour l'emporter. Les matches de lucha libre peuvent être gagnés par tombé après un compte de trois ou par soumission. Contrairement au catch américain où le lutteur tape au sol pour déclarer forfait, le lutteur mexicain lui agite la main ou se rend verbalement.Les matches peuvent être également gagnés par décompte à l'extérieur du ring après vingt secondes ou par disqualification. Une fois qu'un luchador (lutteur) est dans les cordes, son adversaire doit lâcher prise.