Dans le cadre d'un Pacte d'Avenir Terre et Mer de Bretagne, les Comités des pêches bretons demandent un plan de relance pour leur secteur. Alors justement qu'en est-il de la santé économique de la pêche bretonne et des emplois qui en dépendent ? Reportage sur le port de pêche de Keroman à Lorient.
Deux jours avant la manifestation des Bonnets rouges à Quimper le 2 novembre dernier, Olivier Le NEZET appelait à un rassemblement dans le calme et la dignité. Les Comités des pêches bretons avaient alors choisi de s'inscrire dans la dynamique du Pacte d'Avenir Terre et Mer de Bretagne proposé par le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault auquel ils soumettaient un plan de relance pour la pêche en Bretagne. Qu'en est-il de la santé économique de la pêche bretonne et des emplois qui en dépendent ?
Nous sommes allés à Keroman, le port de Lorient, le 2ème port de pêche francais.
La crainte des écologistes pour la pêche hauturière
Pour les pêcheurs, la crainte première ce sont les écologistes, qui font pression sur l'Europe pour un retour aux hameçons. Or pour la Scapêche, armement lorientais consacré à la grande pêche, la capture du poisson de grands fonds au large de l'Ecosse, se fait au chalut. Il leur apparaît impossible en terme de quotas, de marché et de capacité de transférer l'activité du chalut vers la palangre. Une grosse partie de la flotte serait menacée, disent-ils.
La pêche est une activité qui génère aussi beaucoup d'emplois à terre, pour la transformation et la vente du poisson. Ainsi pour un poste de navigant, il y a quatre emplois à terre.
Difficile renouvellement des générations pour la pêche côtière
Difficile pour les jeunes d'investir dans des bateaux, alors pour la pêche côtière, le principal problème c'est le renouvellement générationnel. Le comité des pêches voudrait que les jeunes qui s'installent, puissent être certains d'avoir 15 ou 20 ans de carrière.
Financer des bateaux plus économes en carburant, renouveler et former des équipages, tout cela n'a de sens que si la réglementation est stable, et n'est pas remise en cause en permanence..
Autre gros souci rarement évoqué. Le choix de certains pays, Norvège et Danemark notamment, d'orienter leur pêche pour fabriquer des farines destinées aux poissons d'élevage. L'Europe autorise ainsi à pêcher un million de tonnes de poissons pour nourrir les élevages.
A Bruxelles maintenant d'éclairer les pêcheurs sur leur devenir et de motiver scientifiquement ses décisions. En Bretagne plus de 5000 emplois en dépendent.
Le reportage à Lorient (56) de Marc-André Mouchère et Vincent Bars
Interviews :
- Jean-Pierre Le Visage, armement SCAPECHE
- Gwénaël Le Diodic, matelot du Guevellezed
- Jean Piel, Comité des Pêches de Bretagne
- Alain Le Sann, Collectif Pêche & Développement