Semaine décisive pour le Pacte d'avenir pour la Bretagne

Le Pacte d'avenir pour la Bretagne, loin de faire l'unanimité, est entré dans une semaine décisive avec son examen par les instances du conseil régional, avant la venue vendredi à Rennes du Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour sa signature.

Les premiers à se pencher sur le Pacte d'avenir, présenté la semaine dernière par le gouvernement, seront les 119 membres du conseil économique, social et environnemental
(CESER) de Bretagne. Cette instance consultative du conseil régional se réunit mardi à l'occasion d'une session plénière.

Depuis mercredi soir, ses membres ont en main le document qui liste les mesures retenues pour répondre à la crise bretonne liée une avalanche de restructurations et de plans sociaux dans l'agroalimentaire, les télécoms et l'automobile, piliers de l'économie régionale. Un document qui consacre une enveloppe de près de 2 milliards d'euros répartie entre des mesures d'urgence pour les filières et les salariés en difficultés, des dispositions dans les domaines de l'emploi, de l'accès au marché du travail, de l'enseignement supérieur et la recherche notamment, mais aussi un plan pour l'agri-agroalimentaire, en pleine tourmente.


Débats animés au Ceser

Les débats au CESER promettent d'être animés. Des personnes ayant fait part de leur scepticisme ou des opposants notoires au pacte siègent en effet au sein de cette instance, dont le Medef, des syndicalistes ou encore le président de la chambre d'agriculture Jacques Jaouen et le président de la FDSEA du Finistère, Thierry Merret, un des porte-parole des Bonnets rouges. Ces derniers, même si l'avis du CESER est purement consultatif, ont enjoint lundi ses membres à "tout mettre en oeuvre pour que ne soit pas adopté ni signé" le Pacte d'avenir. Pour les Bonnets rouges, le Pacte, "griffonné dans l'urgence par des cabinets parisiens", "est une escroquerie intellectuelle". Il "mêle les aides de l'État, de l'Europe et des collectivités bretonnes et additionne des financements déjà acquis et des prêts, qui seront à rembourser", estiment notamment les Bonnets rouges, organisateurs de deux manifestations de masse, début novembre à Quimper, et le 30 novembre à Carhaix (Finistère) en faveur de l'emploi, pour la décentralisation et la suppression de l'écotaxe, aujourd'hui simplement suspendue.

Vote sous pression

Les choses sérieuses sont programmées pour jeudi, date à laquelle les élus de la région se prononceront sur le texte et autoriseront ou non le président de la collectivité, le socialiste Pierrick Massiot, à apposer vendredi sa signature avec celle du préfet de région Patrick Strzoda et du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. 
"Il n'y a aucun souci à se faire" sur l'issue du vote, dit-on dans l'entourage du président. Les socialistes et leurs alliés communistes ont en effet la majorité (46 sièges sur 83) au sein de l'assemblée. Mais là encore les opposants vont profiter de cette session plénière du conseil régional pour réitérer leur opposition. Bernadette Malgorn, qui préside le groupe Droite et Centre, le deuxième groupe (20 élus) de la collectivité, estime ainsi qu'"avant d'être +d'avenir+ ce Pacte est avant tout un Pacte de sauvetage des élus socialistes bretons". Pour elle, il "ne répond pas à quatre problèmes soulevés pendant la crise": le désenclavement de la Bretagne, l'urgence de la construction de lignes nouvelles grande vitesse entre Rennes et Brest ou Quimper, l'écotaxe et la simplification administrative. L'Union démocratique bretonne (UDB, parti autonomiste, 4 élus), pourtant alliée du PS majoritaire, votera contre, tout comme EELV (7 élus), pour qui le pacte "va pousser vers une production agricole encore plus productiviste". Si la majorité des élus vote en faveur du plan, le dernier acte de ce Pacte, lancé le 16 octobre, se jouera vendredi après-midi, avec la signature officielle en présence du Premier ministre.

Le président de la République François Hollande, qui devrait venir quant à lui en Bretagne dans les prochaines semaines, y est attendu de pied ferme par les Bonnets rouges, qui réclament de sa part un discours "historique" sur la décentralisation.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité