Hiroshima mon amour, L'Année dernière à Marienbad, Nuit et Brouillard, L'amour à mort, Mélo, On connaît la chanson... on pourrait en égrener bien d'autres... des films, des chefs-d'oeuvres pour beaucoup, signés Alain Resnais. Vannetais d'origine, il s'est éteint hier à Paris à l'âge de 91 ans.
Le réalisateur avait tout dernièrement été mis à l'honneur lors de la 64e édition du Festival du film de Berlin pour son dernier long métrage, "Aimer, boire et chanter".
1959 et 1961, deux dates incontournables dans l'histoire du cinéma, ce sont les années où Alain Resnais réalise "Hiroshima mon amour" et "L'année dernière à Marienbad". Avec ces deux films, il est rapidement considéré comme l'un des grands représentants du Nouveau cinéma, équivalent du Nouveau roman en littérature et comme un des pères de la modernité cinématographique européenne, à l'instar de Roberto Rossellini, Ingmar Bergman et Michelangelo Antonioni dans sa manière de remettre en cause la grammaire du cinéma classique et de déconstruire la narration linéaire.
Cinéaste expérimental, capable de se remettre en question à chaque nouvelle réalisation, Alain Resnais est reconnu pour sa capacité à créer des formes inédites et à enrichir les codes de la représentation cinématographique.
Il avait quelques thèmes de prédilection, qu'il n'a cessé d'approfondir dans ses films, l'histoire, la mémoire, l'engagement politique, l'intimité, la réalité de l'esprit, le rêve, le conditionnement socio-culturel, la mort, la mélancolie et bien sûr l'art.
Si pour ces longs-métrages, Resnais a fait appel à des auteurs-scénaristes aussi renommés et différents que Marguerite Duras, Alain Robbe-Grillet, Jorge Semprún, Jacques Sternberg, Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui ou encore Jean-Michel Ribes, il était très fidèle avec les comédiens, aimait l'esprit de troupe et s'entourer de quelques personnalités, Sabine Azéma, sa femme dans la vie, Pierre Arditi, André Dussolier et Lambert Wilson, par exemple.
Hiroshima mon amour, L'Année dernière à Marienbad, Nuit et Brouillard, L'amour à mort, Mon oncle d'Amérique, Mélo, Smocking/No smocking, On connaît la chanson, Les herbes folles, Alain Resnais nous laisse une oeuvre considérable, une vingtaine de longs métrages, dont beaucoup resteront des films majeurs du 7ème art.