30 000 euros de médicaments au Centre hospitalier universitaire de Rennes partiraient chaque année en fumée. C’est ce qu’annonçait ce jeudi la direction de l’établissement. La raison ? Un bug informatique...Un dysfonctionnement qui fait réagir en ces temps de rigueur budgétaire.
En 2010, le Centre Hospitalier de Rennes a fait appel à une filiale du groupe Eiffage pour informatiser la gestion de sa pharmacie centrale.Un processus d'automatisation dans lequel, explique la direction, "le robot chargé de répartir les médicaments et les dispositifs médicaux (prothèses, seringues...) entre les différents services de l'hôpital ne reconnaît pas certains produits livrés sur des palettes, qui ne sont pas aux normes européennes. Certains services, induits en erreur par le robot, commandent ainsi plusieurs fois des médicaments qui sont en fait déjà à disposition, entraînant des doublons et des problèmes de stockage."
Trier les médicament coûte plus cher que de les brûler...
La direction du CHU de Rennes estime ainsi à 30 000 euros la valeur de médicaments non périssables incinérés chaque année. Et si elle dit comprendre les réactions que peuvent susciter un tel gaspillage, elle assure s'efforcer d'en limiter le coût "seules les lignes de commande inférieures à 10 euros sont envoyées à l'incinérateur, les autres étant réintroduites dans le circuit de l'hôpital." Remettre ces médicaments dans le circuit interne coûterait plus cher que de les détruire. D'autant que de les règles de sécurité imposent de lourdes vérifications.La direction met également en cause le groupe de BTP Eiffage, et sa filiale qui a conçu le bâtiment qui abrite la pharmacie de l'hôpital lui demandant de régler ce bug informatique. Sans succès, visiblement, jusqu'à ce jour...
Intervenants du reportage :
- Yves Morice, Syndicat SUD Santé Sociaux
- André Fritz, Directeur général CHU de Pontchaillou