Où sont passées les algues vertes ?

A Saint-Michel-en-Grève, les algues vertes ont disparu. Pour la première fois en quinze ans, inutile de s'organiser pour les ramasser par tonnes dès le mois d'avril. En revanche, dans la baie de Saint-Brieuc, habituellement aussi touchée, les envahisseuses sont encore nombreuses à s'échouer.

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La marée verte s'échoue chaque année sur les côtes costarmoricaines. La plage de Saint-Michel-en-Grève est même devenue son lieu de prédilection. Nourries par le nitrate et le soleil, les algues retapissent le sable comme un gazon visqueux et invasif. 

Celles qu'on appelle aussi "laitues de mer" ternissent les paysages bretons, étouffent les crabes et les petits poissons, menacent l'écosystème des côtes. Elles peuvent aussi s'avérer dangereuses pour l'homme. En 2009, c'est sur cette plage qu'un cheval a trouvé la mort, englué dans un paquet d'algues, et son cavalier a failli prendre le même chemin. Entassées, les ulves entrent en décomposition et émettent un gaz toxique, l'hydrogène sulfuré. 

Pollution verte​

Pour les déloger, il faut s'y mettre tout les ans, avec tractopelles et ramassage à la main. Une corvée qui coûte des millions d'euros aux collectivités locales. Alors quand, ce mois de juin, le Centre d'études et de valorisation des algues (Ceva) constate que les envahisseuses n'ont pas encore pointé leur nez, c'est un vrai soulagement pour les services municipaux.
Dans la baie de la Lieue de Grève, les plages sont quasiment vierges d'algues. Là, où on en avait ramassé 23000 tonnes en 2013. Même si la tendance était à la baisse du stock l'an dernier, c'est une belle surprise pour les scientifiques qui suivent l'évolution des marées vertes depuis 2002 :

C'est incroyable, c'est la première fois que l'on voit ça depuis le début de nos suivis. On est quasiment à zéro alors que l'année dernière, dès avril, il y en avait énormément" (Sylvain Ballu, du Ceva)





 

Merci aux tempêtes hivernales

La baie de Saint-Brieuc, en revanche, est encore très touchée, comme d'autres plages du côté du Trégor. Pourquoi ce contraste ? Où sont-elles passées ?
Sylvain Ballu, du Ceva, avance plusieurs facteurs. Il y aurait en premier lieu les tempêtes de cet hiver. Le vent, la houle ont "fragmenté le stock" et l'ont éloigné. Un hiver rigoureux peut aussi amaigrir les stocks et retarder le démarrage, comme ça a été le cas en 2013
Les algues, qui se nourrissent de nitrates, s'installent le plus souvent sur les plages dotées de rivières qui traversent les terres agricoles. Mais elles se nourrissent aussi de soleil, c'est pour cela qu'elles choisissent plutôt de longues plages de sable fin peu profondes. Les derniers événements climatiques ont pu les perturber, en les privant de leur dose annuelle de lumière.

Reportage de F. Leroy

 

C'est fini... pour combien de temps ?

Les spécialistes ne se font pas d'illusion, il s'agit d'un répit et pas d'une désertion définitive. Les algues sont encore là, même en très petite quantité, et il leur suffira de conditions climatiques idéales pour se propager à nouveau. "Mais c'est bon signe, positive Sylvain Ballu. Jusqu'ici, on a déjà gagné trois mois où on a été tranquille. Et là ça va remettre un certain temps à proliférer. On redémarre une marée verte quasiment de zéro".

Alors si vous voulez profiter d'un après-midi d'été sans algue sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, c'est le moment !

 

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