De la crise à la renaissance: la chronologie de la mue du groupe Doux

Opération de lifting ou coup du sort? Charles Doux n'a jamais voulu lâcher les rênes de son groupe et les tentatives de sauvetage ont échoué. Restait la liquidation judiciaire et la fermeture des sites du pôle frais. Aujourd'hui, après la casse,  l'activité du poulet export a repris et est rentable.

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En mai 2012, Charles Doux, le très paternaliste PDG du groupe familial Doux, reprend les rennes de son entreprise. Depuis 10 ans, la direction confiée à un directeur général, qui développe l'activité au Brésil. Depuis 10 ans également, c'est la fuite en avant: spéculations financières, croissance externe coûteuse, endettement.

Lorsqu'il reprend la direction générale, avec l'aide de son fils et d'un ex-directeur de 71 ans, Briec Bounoure, les représentants des salariés sont modérément optimistes. Mais optimistes tout de même. Charles Doux, qui refuse contre vents et marées les propositions du ministère du redressement productif d'élargir son capital à son principal créancier, la banque Barclays, espère un électro-choc.

Une semaine plus tard, les négociations avec la banque Barclays pour négocier les échéances sont tendues. Charles Doux n'aurait pas tout dit de l'ampleur de la dette et confirme son refus d'une solution intermédiaire. Il n'en restera plus qu'une : le dépôt de bilan et le redressement judiciaire.

C'est dans les mains de la justice commerciale, en l'occurrence le tribunal de commerce de Quimper, qu'est placé le géant agro-alimentaire français. Dès lors, les salariés savent qu'il y aura de la casse.

La frise chronologique qui reprend les événements depuis l'été 2012 le montre : ce n'est dès lors qu'une succession de reprises, cessions, fermetures qui replace le groupe Doux sur le seul axe stratégique viable (grâce aux aides européennes): l'exportation. Exit le pôle frais.

Déjà, en mars 2013 dernier, un CCE de Doux donnait au groupe une meilleure mine, avec un équilibre fragile grâce à ce qu'il reste des aides à l'exportation européennes. Une dette réduite de moitié, une activité basée sur l'exportation et un abattage record sur le site de Châteaulin, avec plus de 500 000 poulets par jours.

De quoi conclure avec un nouvel investisseur, le volailler Saoudien Al-Munajem, épaulé par le financier Didier Calmels.

Charles Doux peut alors reprendre du recul et nomme un nouveau directeur général, Arnaud Marion. Le groupe Doux peut même espérer être vendu dans de bonnes conditions. Le prix social, lui, reste élevé.

 

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