500 éleveurs et salariés de l'abattoir Tilly-Sabco de Guerlesquin (29) manifestent une nouvelle fois. Ils vont bloquer la RN 12 à hauteur de Plouégat-Moysan (29). Leur usine pourrait s'acheminer dans les prochaines semaines vers une liquidation totale, faute de repreneur ou d'aides publiques.
C'est un peu l'opération de la dernière chance pour les salariés et les éleveurs de Tilly Sabco à Guerlesquin dans le Finistère. 500 manifestants, des salariés de Tilly Sabco et des éleveurs de volailles bloquent la RN 12 avec une petite dizaine de camions, au niveau de Plouégat -Moysan. Ils disent vouloir rester toute la nuit pour montrer leur détermination avant la réunion qui se tiendra demain en préfecture à Rennes. Une nouvelle réunion de crise - il y en a déjà eu une la semaine dernière - pour tenter de trouver une solution pour sauver l'abattoir. La société d'abattage de volailles Tilly-Sabco pourrait s'acheminer dans les prochaines semaines vers une liquidation totale, faute de repreneur ou d'aides publiques.
Les manifestants sont très remontés contre le discours des dirigeants de Doux et notamment celui d'Arnaud Marion président du directoire du groupe Doux, qui affirme que le groupe Doux se porte bien. Selon eux, Doux aurait les mêmes difficultés que Tilly-Sabco. Le porte parole du groupe Doux, Guillaume Foucault regrette ces propos. Il rappelle que Doux n'est pas Tilly Sabco : "Doux n'a pas le même plan d'affaires que Tilly Sabco, nous avons l'export et l'élaboré", (NDLR : Tilly Sabco est spécialisé dans l'export de volailles) Arnaud Marion, ajoute-t-il, a expliqué début juin qu'il était ouvert à un plan de consolidation de la filière et qui'l n'a reçu aucun coup de téléphone ni courrier sur ce dossier".
L'usine tourne au ralenti depuis plusieurs semaines
La mise en place en avril d'une fiducie afin de débloquer 3,8 millions d'euros d'aides des collectivités pour permettre à Tilly-Sabco de faire face à ses problèmes de trésorerie -tout en chargeant Daniel Sauvaget, l'actuel PDG de Tilly, de trouver un repreneur- n'a pas abouti à une solution pérenne. Face à la concurrence brésilienne, à la dévaluation du réal et à une parité euro-dollar défavorable, les pertes de Tilly Sabco sont estimées à quelque 320 euros la tonne de volailles vendue sur le marché du Moyen-Orient, soit près de 200.000 euros pour 450.000 poulets abattus par semaine sur les chaînes de Tilly-Sabco. Le principal fournisseur de poulets de l'abattoir, la coopérative Triskalia, craignant des impayés, a décidé via sa filiale Nutrea de ne plus alimenter en poussins les élevages fournissant Tilly-Sabco, programmant l'arrêt prochain de son activité.
Poulaillers vides
"Il reste 500.000 poulets dans les élevages, après c'est terminé, les bâtiments sont vides et n'ont plus de poussins depuis quatre semaines", précise Jean-Pierre Garion, représentant du groupement avicole des Monts-D'Arrée qui réunit 220 éleveurs et est le principal fournisseur de Tilly-Sabco. "Si rien n'est fait, cette situation entraînera des réactions en chaîne avec également des pertes d'emplois à l'usine d'aliments Triskalia de Plouagat, qui fournit les éleveurs de Tilly-Sabco", souligne t-il.Faute de nouveaux soutiens, l'activité de Tilly-Sabco sera interrompue pour une durée indéterminée dès la fin juillet, seuls deux jours d'abattage étant programmés avant la fin du mois.
Plusieurs déviations ont été mises en place sur la RN 12
Barrage bloquant sur la RN12 dans les deux sens à Plouégat-MoysanDéviation, itinéraire :
Sens Rennes Brest
Sortie Beg Ar Chra
D11 vers Plouaret
D30 vers Ploumilliau
D786 vers Plestin les Grèves
D64 vers Plouigneau
Déviation supplémentaire
échangeur de Kernilien (Guingamp)
D 787 vers Callac
D787 vers Carhaix-Plouguer
Sens Brest Rennes
Sortie à Plouigneau
D64 et D786 vers Plestin les Grèves
D42 vers Trémel
D712 vers Plounérin puis N12