En 2010, Thierry Morfoisse, 48 ans, est mort d'un arrêt cardiaque alors qu'il transportait des algues vertes. Lundi, l'Etat a été condamné dans l'affaire du cheval mort dans les algues en 2009 : une décision qui redonne de l'espoir à sa famille, qui a lancé une pétition pour rouvrir la procédure.
Les algues vertes présentent un danger sanitaire et il y a un lien direct entre leur décomposition et la mort d'un cheval sur la plage de Saint-Michel-en-Grève en 2009. Un danger dont l'Etat est responsable.
C'est, en substance, ce qu'a déclaré en appel la cour administrative de Nantes ce lundi. Et cette décision éclaire d'un nouveau jour une autre affaire liées aux algues vertes : l'affaire Thierry Morfoisse.
Ce chauffeur de 48 ans est décédé d'un arrêt cardiaque en 2010 à Binic alors qu'il transportait des algues vertes. Sa famille avait à l'époque déposé plainte contre X, pour "homicide involontaire par imprudence" et faire reconnaître l'accident du travail. Elle est certaine qu'il a été intoxiqué par l'hydrogène sulfuré que dégagent les algues en putréfaction.
Des pétitions en préfecture de Saint-Brieuc
Quatre ans après, l'affaire Thierry Morfoisse en est encore au stade de l'instruction. Mais les associations de soutien de la famille du disparu ont bon espoir que la décision de justice nantaise donne des ailes à la procédure. Ce matin, elles ont déposé une pétition de près de 3500 signatures en préfecture de Saint-Brieuc demandant la reconnaissance de l'intoxication comme cause de sa mort.Cinq ans après que l'Etat a été reconnu responsable de la prolifération des algues vertes, les victimes des algues vertes sont reconnues." (André Ollivro, comité de soutien a la famille Morfoisse)
En effet, suite au combat d'associations, l'Etat est responsable depuis octobre 2007 de la prolifération des algues vertes sur le littoral breton.
Intervenants du reportage :
Claude Lesné, médecin toxicologue
André Ollivro, comité de soutien a la famille Morfoisse
"Possible" que des règles n'aient pas été appliquées en Bretagne
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll lui-même a estimé ce mardi qu'il était "possible" que des règles n'aient pas été appliquées en Bretagne sur la prolifération des algues vertes."L'Etat a été rendu responsable parce qu'il y a des règles qui s'appliquent sur (...) des surfaces sur lesquelles on peut utiliser des lisiers", a-t-il déclaré. Or ces règles sont "tellement difficiles à appliquer" qu'il n'a pas toujours été "possible" de le faire.
L'Etat devra indemniser à hauteur de 2200 euros Vincent Petit, le propriétaire du cheval mort. Qu'en sera-t-il pour les parents de Thierry Morfoisse qui ont, eux, perdu un fils ?