L'abattoir breton Tilly-Sabco, dont l'activité est menacée faute d'approvisionnement en poulets, a obtenu le maintien d'une activité réduite en septembre. Un répit qui ne suffira certainement pas à l'entreprise qui ne se relève pas de la suppression des aides européennes à l'exportation.
L'info a été dévoilé par les syndicats. "Pour le mois de septembre, il va y avoir 450 000 poulets par semaine mis à l'abattoir", soit deux jours de travail hebdomadaires, selon Gilbert Gléonec, de l'union régionale CGT. Il faisait partie de la quinzaine de représentants des salariés de Tilly-Sabco et des éleveurs reçus vendredi en préfecture de Bretagne.
Gilbert Gléonec n'a toutefois pas voulu préciser qui allait apporter les garanties de paiement au fournisseur de poussins. C'est cette absence de garanties de paiement qui avait conduit le principal fournisseur de Tilly-Sabco, Nutréa, une filiale de la coopérative bretonne Triskalia, à cesser d'approvisionner le 28 juin les éleveurs qui envoient leurs poulets à l'abattoir. Il semblerait que la commande de 450 000 poulets hebdomadaire soit celle de la société yéménite Abbar.
Une réunion en préfecture
Un peu plus tôt, ce vendredi après-midi, ce sont les industriels de la filière (Triskalia, Terrena, Coop de France, Sofiprotéol, LDC) qui étaient réunis autour du préfet de région pour travailler à l'élaboration d'un modèle économique viable pour les volaillers exportateurs. Ni les dirigeants présents, ni la préfecture n'ont souhaité s'exprimer à l'issue de ces rendez-vous.Gilbert Gléonec, union régionale CGT par france3Bretagne
Tilly-Sabco dans l'impasse ?
Les difficultés de Tilly-Sabco, dont 80% de la production est destinée au Moyen-Orient, remontent à la suppression au milieu de l'année 2013 des aides européennes à l'exportation pour les poulets congelés. L'entreprise tourne au ralenti depuis plusieurs semaines et l'abattage est suspendu pour le mois d'août. Le chômage partiel va se poursuivre.Avec les 340 emplois de l'abattoir de Guerlesquin (Finistère), Tilly-Sabco fait vivre au total 1000 emplois directs, selon les syndicats.
La semaine dernière, 500 salariés et éleveurs avaient bloqué dans le Finistère la RN12 entre Brest et Rennes.