Esteban Morillo, principal suspect dans la mort de Clément Méric, en juin 2013 à Paris lors d'une rixe entre skinheads et antifascistes, a été remis en liberté mardi par la cour d'appel de Paris. Clément Méric était originaire de Brest et étudiait à Sciences-Po à Paris.
Esteban Morillo, principal suspect dans la mort de Clément Méric, en juin 2013 à Paris lors d'une rixe entre skinheads et antifascistes, a été remis en liberté mardi par la cour d'appel de Paris, selon une source judiciaire.
Sympathisant du groupuscule d'extrême droite "Troisième voie", dissous par le gouvernement après la mort de Clément Méric, Esteban Morillo avait reconnu dès le début de l'affaire avoir porté deux coups de poing, à mains nues, au visage de l'étudiant de Sciences-Po, décédé peu après. Esteban Morillo avait été mis en examen pour "violences volontaires en réunion et avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et placé en détention provisoire. Il est soupçonné d'avoir utilisé un poing américain durant la rixe, ce qu'il réfute.
Plusieurs demandes de remise en liberté
Depuis un an, les avocats du suspect avaient plusieurs fois demandé sa remise en liberté. Après un nouveau refus des juges de libérer leur client, les avocats ont déposé un recours le 18 août devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. La cour d'appel a infirmé mardi matin la décision des juges et ordonné la libération de EstebanMorillo, qui sera toutefois soumis à un contrôle judiciaire strict.
"Cette décision nous satisfait pleinement. La chambre de l'instruction a estimé aujourd'hui que la détention provisoire n'était plus justifiée, au vu de sa durée et des éléments du dossier", a réagi son avocat, Me Antoine Maisonneuve. "Cela faisait un an et trois mois qu'il était en prison", a-t-il ajouté. Outre une obligation régulière de pointage, Esteban Morillo a notamment interdiction de quitter son département de résidence.
Un premier suspect libéré il y a deux mois
Cette libération intervient deux mois et demi après celle d'un autre suspect dans cette affaire, Samuel Dufour, qui était également un sympathisant de "Troisième voie", le groupuscule de Serge Ayoub, un vétéran chez les skinheads parisiens. Samuel Dufour a toujours nié avoir frappé Clément Méric. Un des camarades de la victime, présent lors de la bagarre, a même confirmé cette version aux juges d'instruction.Outre Morillo et Dufour, deux autres skinheads sont mis en examen pour violences mais n'ont pas été placés en détention. Les antifascistes sont parties civiles. La mort de Clément Méric avait suscité de vives réactions politiques.