Le collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne", à l'origine du mouvement des Bonnets rouges, a appelé hier à manifester "pacifiquement" ce jeudi devant le tribunal de Brest. Sept personnes sont poursuivies dans le cadre de la destruction l'an dernier du premier portique écotaxe, à Guiclan.
Sept personnes doivent être jugées ce jeudi 30 octobre au tribunal de Brest. Elles sont poursuivies suite à la destruction du premier portique écotaxe, à Guiclan. Ce portique, destiné à l'application de la taxe sur les poids lourds et qui enjambait les quatre voies de la N12, avait été abattu en août 2013 par des manifestants, avant d'être incendié. D'autres portiques ont par la suite été détruits ou endommagés dans la région, l'écotaxe cristallisant la colère des Bretons confrontés à des restructurations et des plans sociaux, notamment dans l'agroalimentaire.Les sept prévenus comparaissent pour complicité dans la destruction du portique aujourd'hui à partir de 13H30 et le collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne" a appelé hier à manifester pacifiquement, devant le tribunal. "Le seul reproche qu'on pourrait leur faire (aux militants) est d'avoir eu raison trop tôt contre l'écotaxe", précise le communiqué du collectif qui rappelle qu'il y a un an "naissaient les Bonnets rouges, un espoir, un élan collectif pour la Bretagne". "Les prévenus sont issus du monde agricole, pour la plupart, il se sont contentés de tenir une bâche, ils ont dit qu'ils étaient présents, qu'ils soutenaient l'action, mais qu'ils ne savaient pas ce qui se passait sous la bâche", a déclaré auprès d'un correspondant de l'AFP l'avocat des prévenus, Me Christian Bergot.
"On ne peut pas juger les gens sans tenir compte du contexte dans lequel ils sont intervenus, les crises de l'agroalimentaire notamment, et du contexte économique provoqué par cette écotaxe", a-t-il ajouté. "On rappellera qu'elle a fini par disparaître. Ça veut dire que les gens qui manifestaient ce jour-là et qui n'avaient pas été entendus ont eu finalement raison avant les autres".
D'autres militants déjà condamnés
L'avocat compte demander la relaxe des prévenus. D'autres militants des Bonnets rouges ont déjà été condamnés pour des destructions de portiques. Ainsi, notamment, en septembre dernier, des peines de 18 mois de prison ferme à 4 mois avec sursis ont été prononcées à Rennes à l'encontre de onze Bonnets rouges pour des destructions de portiques écotaxe et des manifestations. Trois, condamnés à 18 mois de prison ferme, ont fait appel. Trois autres militants ont été eux aussi condamnés en février à Vannes à six mois de prison avec sursis pour avoir détruit un portique écotaxe à Saint-Allouestre (Morbihan), en novembre 2013.Le principe de l'écotaxe, devenu ensuite "péage de transit poids lourds", a finalement été abandonné début octobre.