Jusqu'à 300 manifestants ont défilé malgré l'interdiction de la préfecture, dans les rues de Rennes samedi après-midi en hommage à Rémi Fraisse. A peine plus de policiers et de gendarmes en face. Le rassemblement s'est déroulé plutôt dans le calme avec un seul blessé léger parmi les contestataires.
Contre "les violences d'Etat", les manifestants, dont certains tenaient une fleur à la main, entendaient protester contre la mort de Rémi Fraisse, le jeune écologiste tué par une grenade offensive sur le site du projet de barrage contesté de Sivens (Tarn). Une manifestation qui tout au long de l'après-midi a balancé entre hommage et colère…
Elle s'est terminée peu après 18h place de la République, au coeur de la capitale bretonne, où quelques dizaines de militants ont bloqué la circulation pendant environ une heure.
Peu auparavant, à un barrage de CRS place de la mairie, les forces de l'ordre avaient fait usage de gaz lacrymogène et asséné un coup de matraque à un manifestant, qui a été légèrement blessé. Cette manifestation avait été interdite par la préfecture en raison des violences et dégradations qui ont marqué trois autres manifestations à Rennes la semaine dernière à la suite du décès de Rémi Fraisse.
Une présence massive des forces de l'ordre
Une interdiction justifiée selon la préfecture au vu de messages appelant à la violence sur les réseaux sociaux. Le Préfet a estimé à l'issue de la journée que la présence massive de 350 policiers et gendarmes avait dissuadé les casseurs de passer à l'action. "Il n'y a pas eu de voitures incendiées, pas de tags, pas d'agences bancaires saccagées", s'est-il félicité.
Outre les forces de l'ordre omniprésentes, un hélicoptère survolait les rues, que les manifestants ont arpentées à plusieurs reprises au milieu des chalands, malgré la fermeture exceptionnelle de nombreux commerces. Des vitrines se sont baissées au passage du cortège. A chaque instant, tout pouvait basculer …
Les face à face avec les gendarmes et les policiers massés à chaque coin de rue, ont été souvent tendus, mais chaque fois, des manifestants sont parvenu à maintenir le calme. En partant des militants ont lancé "On a montré qu'on pouvait défiler dans le calme... On a gagné !
Le reportage à Rennes de Séverine Breton et Thierry Bouilly
- Patrick Strzoda, Préfet de Bretagne