L’envolée du franc suisse met en difficulté les collectivités ayant souscrit des emprunts dont le taux est indexé sur la parité entre l’euro et la monnaie helvétique. Ces emprunts dits toxiques, plusieurs communes mais aussi des départements et deux hôpitaux y ont eu recours en Bretagne.
La Banque nationale suisse, en charge de la politique monétaire du pays, a récemment choisi d'abandonner le taux plancher de conversion du franc suisse, fixé il y a 3 ans à 1,20 franc pour 1 euro. Depuis, le franc suisse a vu son cours s'envoler, entraînant ce qui a eu pour conséquence une forte augmentation du taux de prêts indexés sur la monnaie helvétique.
Des emprunts toxiques souscrits par quelque 1 500 collectivités ou organismes publics en France attirés au moment de leurs souscriptions par des taux très avantageux. De l'ordre de 2,96% pour une commune comme Ploeren (56). Depuis ce taux a bondit jusqu'à plus de 20 % et en fonction des prêts contractés, les surcoûts peuvent se compter en millions d'euros !
La plupart de ces emprunts toxiques ont été accordés par Dexia et contractés dans les années 2000. Combien de communes en Bretagne sont concernées ? Qui sont-elles ? Difficile de le savoir dans le détail, les élus sont prudents dans leur communication et la banque refuse de donner la liste de ses clients se retranchant derrière le secret professionnel. Mais aucun département ne semble épargné et des communes comme Landivisiau (29), Bruz (35), Le Faouët (56), Ploeren (56) ou Elven (56) cherchent aujourd'hui le moyen de se sortir de cet imbroglio financier.
Certaines veulent poursuivre Dexia en justice, d'autres souhaitent se débarrasser au plus vite de ces emprunts en les rachetant, d'autres encore veulent renégocier les taux d'intérêt. C'est la voie choisie par le maire de Ploeren.
Le cas de la commune d'Elven dans le Morbihan :