Le transporteur MoryGlobal, successeur de Mory Ducros, dont deux agences se trouvent en Bretagne, va se déclarer ce vendredi en état de cessation de paiement au tribunal de commerce de Bobigny et demander son placement en redressement judiciaire, selon un représentant du personnel.
L'annonce a été faite en comité d'entreprise, selon Eric Martin, représentant CFTC et secrétaire adjoint du CE, confirmant une information du Figaro. Le transporteur MoryGlobal, ex-Mory Ducros va se déclarer ce vendredi en état de cessation de paiement au tribunal de commerce de Bobigny et demander son placement en redressement judiciaire. Dans un communiqué, l'actionnaire, Arcole Industries, "prend acte" de cette "demande de placement de MoryGlobal sous la protection du tribunal de commerce de Bobigny".
Trois des cinq agences bretonnes fermées en 2014
Placé en redressement en novembre 2013, Mory Ducros avait été repris en février 2014 au prix de 2.800 licenciements. Trois des cinq agences bretonnes avaient alors dû fermer, celles de Saint-Jacques-de-la-Lande (35), du Relecq-Kerhuon (29) et de Trégueux (22), au prix de 300 licenciements. Ne subsistent donc dans la région que les sites de Cesson-Sévigné (35), avec 78 personnes et celui de Caudan (56), comptant 28 salariés.
Audience mardi au tribunal de commerce
Selon Eric Martin, la déclaration de cessation des paiements sera déposée "dans l'après-midi" et le tribunal examinera cette demande mardi. Une audience mardi a été confirmée par une autre source, proche de l'entreprise. Le tribunal aura le choix entre la mise en redressement judiciaire MoryGlobal ou l'éventuelle liquidation directe.
Actionnaire et syndicats dos à dos
"L'entreprise nous a annoncé ce matin tout simplement que l'actionnaire ne souhaitait plus mettre un euro dans l'entreprise et qu'aujourd'hui on était obligé de demander le redressement judiciaire", a-t-il expliqué. Pour le syndicaliste, "le seul et unique coupable de cette catastrophe c'est Arcole".
L'actionnaire renvoie lui la responsabilité de la dérive de MoryGobal à d'autres facteurs. Dans son communiqué, il incrimine d'une part l'absence d'accord avec les syndicats sur le plan social négocié il y a un an lors de la reprise de l'entreprise. Ce refus a "eu pour conséquence la réintégration de plus de 200 salariés protégés et créé un climat d'incertitude sur la reprise, avec un impact financier colossal pour MoryGlobal", affirme Arcole dans son communiqué.
Plan de financement trop fragile
L'actionnaire relève également le veto mis la semaine dernière par le tribunal de commerce de Pontoise à une cession d'actifs immobiliers, pour 25 millions d'euros, qui "aurait permis à MoryGlobal de couvrir les coûts exceptionnels de reprise, de compenser l'impact financier de la réintégration des salariés protégés et de conforter son plan de financement".
Arcole Industries affirme être "parfaitement consciente des inquiétudes des salariés de MoryGlobal dans cette période, et déplore que les conditions d'une poursuite d'exploitation n'aient pu être réunies, et ce malgré les recherches de solutions envisagées avec les pouvoirs publics et la direction de la société.