Les médecins de campagne qui partent sans être remplacés, c'est la problématique que rencontrent de nombreux villages. Dans le centre Bretagne, la commune du Sourn vient d'opter pour un système original: la municipalité a décidé de salarier elle-même deux médecins généralistes.
Le Sourn, située dans la vallée du Blavet, n'est pas une commune rurale en tant que telle puisqu'elle est accolée à Pontyivy. Sa population (2.100 habitants) a doublé en 30 ans. Des jeunes principalement, qui constituent la patientèle de l'unique médecin du village. Le cabinet médical voit ces dernières années de nouveaux patients venus des petites communes avoisinantes et dont les généralistes partis à la retraite n'ont pas étaient remplacés.
Anticiper le départ à la retraite de l'unique médecin
Le 1er octobre prochain, le médecin du Sourn cessera à son tour son activité. Pour éviter le risque de désertification médicale, le maire du village s'est résolu à ne pas se lancer dans une longue recherche désespérée d'un remplaçant.Lors du dernier conseil municipal, il a donc été décidé que la commune recruterait elle-même deux médecins salariés et une secrétaire médicale pour éviter que le village ne se retrouve sans offre de soins, ce qui serait un frein à son développement.
Une décision basée sur plusieurs constations: les médecins expriment un ras-le-bol d'un excès de démarches administratives, les jeunes praticiens libéraux, principalement les femmes, veulent plus de temps pour leur vie privée avec une amplitude horaire raisonnable et il existe une volonté de travailler à plusieurs.
Une solution déjà expérimentée avec succès
Une étude a été menée au Sourn et la commune pense pouvoir assurer l'équilibre financier d'un tel projet. Ce type de "cabinet médical communal" a été testé pour la première fois avec succès dans la Sarthe en 2011 à La Ferté Bernard.L'appel à candidature vient d'être lancé et un premier poste est à pourvoir dès le mois de juin.
Intervenant : Docteur Philippe Guéguin, médecin généraliste - Jean-Jacques Videlo, maire du Sourn
/ Reportage : H. Pédech - P. Queyroux