Ce qu'il faut retenir des élections départementales en Bretagne

En Bretagne, la gauche est parvenue à conserver deux de ses trois départements, le Finistère et l'Ille-et-Vilaine, mais a perdu son fief des Côtes d'Armor, bastion socialiste depuis 39 ans, tombé dans l'escarcelle de la droite, aux côtés du Morbihan.

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La bascule des Côtes d'Armor

La droite a remporté, parfois de très peu, 17 cantons, et la gauche, 10. "Manifestement, c'est une très large victoire, c'est celle qu'on espérait dimanche dernier", s'est réjoui Alain Cadec, le chef de file de l'UMP départementale. "C'est un peu une surprise au plan national, c'était pas évident au début", a ajouté celui qui a remporté avec 50 voix d'écart le canton de Plérin, battant le binôme conduit par le maire socialiste de cette troisième ville du département. 

Ce ne sera plus +le département en haut à gauche+, mais ce sera un département en haut à droite et au centre

a ajouté M. Cadec, qui avait confié dimanche dernier que sa candidature à la présidence du conseil départemental était "légitime".

Une femme à la tête du Finistère

La violente crise économique touchant les agriculteurs et les éleveurs, notamment de porcs, du département, qui a donné lieu à de nombreuses manifestations de colère, ces derniers mois, a pu peser sur ce scrutin. Après quelques inquiétudes, les socialistes ont finalement gardé le Finistère, à gauche depuis 1998, malgré une poussée de la droite. Le PS et l'Union de la droite et du centre (UD) avaient fait jeu égal au premier tour, mais les socialistes ont profité d'une réserve de voix plus importante. La gauche remporte 15 cantons sur 27, dont celui de Carhaix-Plouguer, dans le centre-Bretagne, qui va au binôme du régionaliste Christian Troadec (DVG), leader des Bonnets rouges. La droite en remporte 12. 

Le département devrait voir pour la première fois en Bretagne une femme devenir présidente du Conseil départemental en la personne de Nathalie Sarrabezolles (PS) qui a remporté son canton de Guipavas, dans la banlieue de Brest, avec 51,67%. Elle prendra le relais du sortant socialiste Pierre Maille, à la tête du département depuis 1998, qui avait choisi de ne pas se représenter. 

L'Ille et Vilaine reste à gauche

Sur les 27 cantons d'Ille-et-Vilaine, la gauche conserve 16 cantons et la droite n'en remporte que 11, un soulagement pour la gauche départementale qui était donnée en difficulté avant le premier tour. Toutes tendances confondues, la gauche est en revanche très légèrement distancée avec 46,95% des voix contre 47,39% aux différentes formations de droite. Le FN, qui avait obtenu 18,39% des voix au premier tour, n'en obtient cette fois que 5,66%. Les candidats opposés dans cinq cantons du département à un binôme Front national ont engrangé de très bons scores, comme à Montfort-sur-Meu, où le binôme d'union de la gauche remporte plus de 73% des voix, ou à Dol-de-Bretagne, où le binôme divers droite l'emporte avec 72,5% des voix. Par rapport au conseil général sortant, la gauche perd trois cantons, a résumé le président PS sortant du département, Jean-Louis Tourenne, qui ne se représentait pas.

Compte tenu du climat national, nous obtenons là une belle victoire

 s'est-il félicité au micro de France 3 Bretagne.
Jean-Luc Chenut, successeur désigné de M. Tourenne à la tête du département, a été largement élu avec son binôme au Rheu, avec 61,67% des voix. 

Le Morbihan reste à droite sans surprise

Comme attendu, le Morbihan, traditionnellement aux mains de la droite républicaine, a vu cette dernière devancer de loin la gauche en remportant 17 des 21 cantons. En revanche, le FN qui totalisait 20,61% au 1er tour et qui se qualifiait dans quatre cantons, n'a finalement obtenu aucun élu et seulement 5,15% des suffrages au second tour. François Goulard, le président UMP sortant du conseil général depuis 2011, a été réélu dans un fauteuil dans son canton de Vannes 1, avec 63,42% des suffrages.
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