Avec un cours du porc à 1,229 € le kilo cette semaine alors que le prix de revient tourne autour de 1,50 €, la crise porcine perdure et touche très lourdement les éleveurs. Certains, assommés par les dettes, jettent l'éponge: chaque jour en France, un élevage de 200 truies disparaît.
Etienne Bricet est éleveur porcinà Acigné en Ille-et-Vilaine. Des années de crise il en a connues, plus de 10 en 25 ans de métier. Mais selon lui, celle qui touche la filière depuis plus d'un an est l'une des plus graves qu'ait connue la profession.
A la forte concurrence des espagnols, des allemands et des danois, s'est ajouté l'embargo russe qui prive le cochon européen de débouchés importants. Les hausses répétées au cours des dernières années du prix des aliments du bétail, le printemps peu favorable aux grillades et les charges des exploitations qui ne cessent d'augmenter, ont mis à mal les trésoreries de nombreux éleveurs comme celle d'Etienne Bricet. Ce dernier se dit dans l'impasse et demande une prise de conscience urgente de la situation par toute la filière.
Des éleveurs en danger
Comme Etienne Bricet, ils sont des milliers d'éleveurs avec une trésorerie dans le rouge. Des éleveurs au bord de l'asphyxie, dans l'attente d'une hausse des cours. Une situation de grande difficulté particulièrement présente en Bretagne : 58 % des 23 millions de porcs charcutiers élevés par an le sont dans les exploitations bretonnes. Une crise sans précédent
Pour les syndicats agricoles, cette crise est sans précédent. Même si celles des années passées ont laissé des exploitations sur le carreau, la crise de ces derniers mois n'offre aucune "porte de sortie" aux éleveurs endettés. De plus les exploitations qui seront mis en vente ne trouveront pas de repreneurs.Ce mercredi, une nouvelle réunion de crise sera organisée en Préfecture de Région pour faire le point de la situation.