La bonne nouvelle pour les éleveurs de porcs de la région, c'est la reprise des exportations de porcs vivants vers la Russie. Elle devrait, selon le ministère de l'agriculture, être effective dans les prochaines semaines. Mais les éleveurs attendent de voir partir les porcs avant de se réjouir.
En tout début de semaine, lundi, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé un "accord de principe" qui devrait permettre la reprise des exportations de porcs vivants
vers la Russie dans "les prochaines semaines", accord qui ne concerne toutefois pas la viande.
A priori, la filière porcine française, durement touchée par les conséquences de l'embargo russe, va pouvoir "reprendre ses échanges de porcs vivants, d'abats et de graisses porcines avec la Russie", marché estimé à près de 100 millions d'euros, a précisé le ministère.
Un embargo russe dès février
Moscou avait décrété en février dernier un embargo sur le porc européen, officiellement motivé par la découverte de quelques cas de fièvre porcine africaine chez des sangliers morts en Lituanie et en Pologne. L'Union Européenne a porté plainte contre cet embargo devant l'OMC. Et depuis août, la Russie a aussi posé un embargo sur de nombreux produits alimentaires européens (viande, fruits et légumes, lait), sur fond de conflit ukrainien.Des éleveurs étranglés par des cours très bas
Les éleveurs porcins subissent déjà un effondrement des cours. Jeudi dernier, au marché au cadran de Plérin, le cours était de 1,08€ le kilo de porc, soit 30 à 40 centimes en dessous du prix de revient, une perte comprise entre 25 et 30€ par animal. L'embargo russe est donc venu frapper des éleveurs dont la trésorerie est déjà lourdement fragilisée.La filière porcine française, très largement présente en Bretagne, est à l'agonie, en déclin constant. Selon l'IFIP, l'Institut du Porc, la France a perdu 63% des éleveurs porcins entre 2000 et 2010. Entre 2012 et 2014, le revenu moyen des exploitants serait divisé par deux, passant de 45 600€ en 2012 à 22 100€ en 2014. Selon Paul Auffray, Président de la Fédération Nationale Porcine, "on perd un éleveur de porc par jour depuis des mois".