Pour la deuxième année consécutive, le ramadan aura lieu pendant un confinement. Mais cette fois-ci, les mosquées restent ouvertes en journée pour les fidèles. Tous espèrent être déconfinés pour fêter l’Aïd el-Fitr, la fin du jeûne, dans un mois.
Le ramadan est l'un des cinq piliers de l’Islam. C'est un mois de jeûne et de partage.
A la tombée du jour, les Musulmans se retrouvent en famille et avec des amis, lors de la rupture du jeûne. Des moments de convivialité qui permettent de cimenter la communauté et de partager plus qu’un simple « bonjour, au revoir ! » avec les voisins, par exemple.
C’est aussi une période d’introspection, pour les fidèles. L’occasion de réfléchir sur leur foi.
« C’est un mois consacré à une grande adoration qui est le jeûne. C’est une école de l’endurance, du partage, de l’amour, de générosité, d’adoration et d’humilité.
Ce qu’on appelle le « Jihad », le vrai Jihad, c’est de faire l’effort sur soi-même. C’est de travailler sur son comportement. Assainir son cœur : pas de rancunes, pas de mots blessants, ne penser que du bien des autres. C’est ça, l’école du ramadan.
Et puisqu’il y a le confinement, on peut, pendant ce mois de ramadan, cultiver l’assise familiale, la renforcer encore plus », explique Mohammed Iqbal Zaidouni, président du conseil régional du culte musulman.
Cette année le mois de jeûne commence le 13 avril et s’achèvera aux alentours du 12 mai. Les mosquées restent ouvertes en dehors des heures de couvre-feu. Les fidèles pourront donc y pratiquer deux de leurs cinq prières quotidiennes.
Covid-19 oblige, chaque fidèle doit amener son tapis personnel et respecter les règles de distanciation. Des contraintes, à nouveau, mais moins pesantes que l’an passé : lors du premier confinement, les mosquées étaient restées fermées.
Le confinement gâche un peu l'ambiance
Dans les commerces alimentaires, c’est l’effervescence. Mais l’ambiance est différente par rapport à d’habitude.
« Psychiquement, le moral, il est trop bas. Mais la nourriture, c’est essentiel. Même si vous êtes énervés, vous n’êtes pas content, vous allez manger » témoigne un commerçant.
« Les gens sont là, à faire leurs achats. Ils portent des masques. Mais pour nous, il y aura toujours la pression pour accueillir tout ce monde. On travaille mais on ne travaille pas « à l’aise » : il faut compter le nombre de personnes, vérifier que les gens mettent bien leur masque correctement… » regrette-t-il.
L’Aïd el-Fitr, la fête de la rupture du jeûne, aura lieu dans un mois. Si ce troisième confinement ne joue pas les prolongations, les Musulmans de France pourront en faire à nouveau un moment de partage. Comme à l’habitude, ou presque.