Les patrons bretons ne cachent pas leur déception à l'annonce de l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Ils attendaient avec impatience la construction de cet aéroport à dimension internationale, indispensable à leurs yeux à l'essor du Grand Ouest.
Patrons de grandes sociétés ou même de PME, ce mercredi 17 janvier, les acteurs du monde économique breton manifestent leur désarroi et leur mécontentement à l'annonce par le Premier ministre de l'abandon du projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Un déni de démocratie
Dans un communiqué, le Collectif des acteurs économiques bretons (auquel adhèrent le MEDEF, la Fédération Régionale du Bâtiment, l'Association Bretonne des Entreprises Agroalimentaires, la Fédération Nationale des Transporteurs Routiers Bretagne ou encore l'Union des Industries Chimiques de l'Ouest, etc ...) dénonce un déni de démocratie et une capitulation du gouvernement : "Alors que les collectivités concernées se sont toutes prononcées en faveur du transfert, que 179 décisions de justice ont confirmé la régularité des procédures et que la population de Loire Atlantique a voté à plus de 55 % en faveur du transfert, le Collectif des acteurs économiques bretons dénonce la capitulation de l’exécutif confronté à l’occupation illégale de la ZAD".Et de justifier l'erreur du gouvernement en expliquant que "compte tenu de l’explosion du trafic aérien sur les aéroports de Nantes et Rennes et de la saturation 167 jours par an de l’aéroport de Nantes (contre 10 en 2011), le transfert apparaissait comme une solution évidente, de bon sens, seule à même de garantir le développement économique et social du grand ouest pour les 30 prochaines années".
Pour Joël Chéritel, président du Medef Bretagne et chef de file du Collectif des acteurs économiques bretons pour la croissance et l’emploi, la déception est grande. Il considère que cette décision risque d’affecter le développement économique et social du grand ouest. Il demande aux chefs d’entreprise et aux investisseurs "de tout faire pour maintenir les centres de décision et les sites de production en Bretagne et plus globalement dans l’ouest".
Emmanuel Thaunier, le président de la Chambre Régionale de Commerce et d'Industrie, souligne que l'enclavement de la Bretagne va rester un handicap après cette décision gouvernementale.
Triste épilogue #NDDL : la démocratie et l'accessibilité de l'ouest en sortent affaiblis. Réorienter les investissements sur les extensions d'infrastructures existantes: aéroports Nantes Rennes Brest + TGV #Brest & #Quimper (via @RedonAgglo ). Il n'y a pas que le Grand Paris !
— Emmanuel THAUNIER (@EThaunier) 17 janvier 2018
Roland Beaumanoir, PDG du Groupe Beaumanoir basé à Saint-Malo (14 000 salariés) se dit triste dans le Journal des Entreprises : "Je suis très triste, non pas pour ma génération, mais pour celles à venir. Il y a neuf millions de Bretons et de Ligériens qui vont se retrouver pénalisés dans les années à venir. Le jacobinisme français a encore frappé. N’est pas homme d’Etat qui veut… Pour reprendre une phrase de W.Churchill (parlant du gouvernement) : "Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre ! (en parlant des zadistes)".