Leur association s'appelle "les leaukaterre", autrement dit locataires de la terre, un jeu de mot qui dit tout. Cinq de ces jeunes de Riec-sur-Belon sont partis vendredi 16 août d'Hennebont dans le Morbihan pour rencontrer Daniel Cueff, maire de Langouët, qui s'oppose à l'utilisation des pesticides.
Suite à l’arrêté municipal du 18 mai dernier, interdisant les pesticides à moins de 150 mètres des habitations, l’élu de la petite commune d’Ille-et-Vilaine vient de recevoir un soutien inattendu.
Un groupe de filles et garçons, qui, dans le sillage de Greta Thumberg, jeune militante engagée dans la défense de l’environnement et de la planète, souhaite remettre un prix à Daniel Cueff, à l’issu de son périple prévu le 20 août prochain.
Le maire est en effet convoqué dans la foulée, le jeudi 22 août, devant le tribunal administratif de Rennes. Son arrêté a été jugé illégal par la Préfecture d’Ille-et-Vilaine, qui en demande le retrait. Elle estime qu’il n’a pas compétence pour prendre une telle décision.
Faire confiance aux adultes
Le cheval de bataille de Daniel Cueff a reçu de nombreux soutiens, mais la mobilisation des « Leaukaterre » est hautement symbolique.
Née dans le pays de Quimperlé et fondée par sept jeunes de 11 à 15 ans, l’association veut faire confiance aux adultes et que les élus défendent sa cause.
« Nous voulons passer un message à tous les maires pour qu’ils mènent des actions, sur l’exemple de Daniel Cueff. »
Ces adolescents ont participé aux grèves pour la sauvegarde de la planète et se désolent de voir que le « gouvernement ne réagit toujours pas à ce que font les jeunes. »
Pour encourager l’initiative de Langouët, les jeunes ont donc choisi une méthode écologique : ils ont décidé d’un trajet zéro déchet en cinq villes étapes : Saint-Nicolas des Eaux, Les Forges, Loyat, Médréac et Langouet, le tout en bivouac.
Les enfants ont déjà adressé un courrier au maire : « Nous souhaitons vous dire bravo et nous vous soutenons. »
Des tests d'analyse d'urines positifs
Trois d’entre eux ont récemment effectué des analyses d’urines pour rechercher leur taux de glyphosate.
Avec 2,22 ng/millilitre, ils dépassent la moyenne constatée pour les adultes de leur secteur. La teneur tolérée dans l’eau du robinet est de 0,1 ! D’où vient cette « contamination », alors que certains assurent ne manger que du bio à la maison mais pas à la cantine, sont-ils plus sensibles car en pleine croissance ou vivant à la campagne ? L’association va se joindre aux « Pisseurs volontaires de glyphosate » pour mener une action en justice.
Le maire de la commune est encouragé par plusieurs initiatives :
- Le 17 août : un pique-nique de soutien devant la préfecture de Rennes.
- Le 22 août, jour de l’audience au tribunal administratif de Rennes : présence du groupe des coquelicots de Langouët, du collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, de Mathieu Theurier et Gaëlle Rougier, co-présidents du groupe écologiste de la ville de Rennes et du Parti Place publique Rennes.
- Différentes pétitions regroupant à ce jour plus de 100 000 signataires.