Affaire Fañch : le prénom breton revient devant la justice

Fanch ou Fañch ? La cour d'appel de Rennes examinera ce lundi le tilde breton :"ñ", interdit à l'état civil une première fois en septembre 2017. 

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Le petit Fañch, né le 11 mai 2017, s'était vu interdire le tilde de son prénom. L’officier d’état civil de Quimper avait en effet refusé de retenir l’orthographe bretonne, avant que l'adjointe au maire, Isabelle Le Bal, désavoue cette décision. C’est alors que le procureur avait saisi le tribunal, au nom du respect de la langue française.
 

Une premier jugement défavorable 


C'était le 13 septembre 2017, le tribunal de Quimper estimait qu'autoriser le tilde reviendrait « à rompre la volonté de notre État de droit de maintenir l’unité du pays et l’égalité sans distinction d’origine ». La décision s'appuyait sur une circulaire ministérielle de 2014, interdisant certains signes sur les prénoms français. 
  Les parents du petit garçon ont décidé de faire appel, le procès, très attendu commencera, ce lundi 8 octobre en début d'après-midi.
 

Une mobilisation importante


L'affaire avait mobilisé le conseil culturel de Bretagne il avait publié un rappel historique sur ce tilde polémique. L'instance y réfute l'argument utilisé par l'administration selon lequel "le ñ est considéré comme étranger". Il explique qu'au contraire "ce signe est utilisé depuis des siècles, en latin, en français, en gallo, en breton, en basque et n'est pas une exclusivité castillane". Et de conclure que "s'il a disparu aujourd’hui de l’écriture française standard, il fait quand même partie des gênes de la langue française et il continue de vivre dans les traditions écrites bretonnes, gallèses et basques, langues patrimoniales reconnues par la Constitution"


A l’automne 2017, la région Bretagne et le département du Finistère ont voté des vœux à l’unanimité pour réclamer l’autorisation du tilde.
Le député Paul Molac (LREM) ainsi qu’une vingtaine de députés de la majorité se sont également mobilisés en n'en appelant la Garde des Sceaux. Sans succès.
« Je crois que c’est idéologique, c’est du nationalisme linguistique », estime Paul Molac.
 La famille du petit Fañch bénéficie aussi du soutien de l'association Skoazell Vreizh (Secours Breton), qui paie ses frais de justice grâce aux dons.

Le dénouement est très attendu par les bretons mais aussi par les basques ou les catalans, ces minorités linguistiques utilisent le "ñ" et aimeraient qu'il soit reconnu par l'Etat civil français.

Le reportage de Muriel Le Morvan et Lionel Bonis 
La délibération aura lieu le 19 novembre prochain.
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