Des capteurs permettant de mesurer l'hydrogène sulfuré dans l'air vont être installés d'ici l'été dans huit baies bretonnes touchées par les marées vertes. Une information confirmée par Gaël Lefeuvre, directeur de l'association Air Breizh.
Mesurer les taux d'hydrogène sulfuré à proximité des plages envahies par les algues vertes, c'est ce que réclament les associations de défense de l'environnement depuis plusieurs années.
Inoffensives quand elles sont fraîches, les algues vertes dégagent de l'hydrogène sulfuré (H2S) en pourrissant sur l'estran. Un gaz potentiellement mortel pour tous les êtres vivants. Depuis plusieurs décennies, les préfectures de Bretagne recommandent d'ailleurs aux communes de ramasser les algues échouées - quand c'est possible-.
La question reste pourtant étrangement en suspens. Ces échouages d'algues vertes représentent-ils un danger pour les habitants, les visiteurs, la faune ? Quels sont les seuils de H2S à ne pas dépasser ? Quelles sont les recommandations de l'Agence régionale de Santé (ARS) en la matière ?
Les mesures quotidiennes des taux d'hydrogène sulfuré dans l'air pourraient permettre de répondre à ces questions et trancher un débat qui n'en finit pas. C'est en tout cas l'option retenue par l'Etat.
Le dispositif est en cours de déploiement
Selon Gaël Lefeuvre, directeur de l'association Air Breizh, le dispositif est en cours de déploiement. Des capteurs seront installés dans huit baies bretonnes, notamment à St Michel en Grève et dans la Baie de Locquirec.
A l'été 2021, des capteurs avaient été installés sur la plage de l'Hôtellerie à Hillion dans la Baie de Saint-Brieuc. Les mesures ont été rendues publiques en février 2022.
Selon Yves-Marie Le Lay, président de l'association Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre, ces capteurs étaient prévus dans les Plans Algues Vertes.
"Nous avions demandé en 2019 à l'ARS ces installations partout sur les sites exposés à l'H2S des marées vertes avec rapport journalier sur le modèle de ce qui se fait en Martinique et Guadeloupe avec les échouages de sargasses et leur putréfaction sur les plages" précise l'infatigable militant.
A cette époque, l'ARS avait décliné cette proposition précisant que c'était la préfecture de Région qui décidait.
"Une fois encore, force est de constater la frilosité des autorités et le refus de prendre en considération les demandes des associations, au prétexte qu'elles sont "exagérées" pour ensuite les mettre en oeuvre des années après" déplore Yves-Marie Le Lay.
Pour les élu(e)s des communes concernées, ces dispositifs pourront permettre d'organiser la prévention. Voire de réaliser des analyses en cas de décès suspect. Afin de déterminer si les algues vertes en putréfaction sont en cause. Ou pas.