Algues vertes. Le Haut Conseil de la Santé Publique demande des actes

Dans l’avis qu’il vient de rendre, le Haut Conseil de la Santé Publique rappelle que la décomposition des algues vertes présentes sur les plages peut entraîner des émanations d’H2S, un gaz toxique. Le haut conseil demande donc la création d’un centre de crise opérationnel sept jours sur sept et déconseille l’accès des plages lorsque de l’H2S est détecté.

"Dans les échouages d’algues vertes, le risque est accidentel et non pas chronique car il se produit quand un individu ou un animal perce la croûte d’algues sous laquelle s’est formé H2S et peut alors libérer des concentrations atteignant les seuils de toxicité aigüe " précise le Haut Conseil de la Santé Publique. C’est pourquoi, expliquent les experts, "il est essentiel en Bretagne de positionner les détecteurs à proximité si possible immédiate des échouages et d’intervenir dès qu’un risque de poche est détecté."

Un centre de crise

Le Haut Conseil préconise la création d’un centre de crise opérationnel sept jours sur sept. Dans un courrier, les scientifiques de l’institution justifient : " très peu de données sont disponibles pour une exposition chronique au sulfure d’hydrogène par inhalation." Mais ils rappellent que pour des expositions répétées à des concentrations entre 50 et 100 ppm, des troubles du système nerveux ont été observés, céphalée, fatigue, troubles de la mémoire, mais aussi sur le système digestif, nausées, douleurs abdominales, diarrhée, les bronches, la peau et les yeux.

Un avis de l’OMS de 2003 précise les seuils où apparaissent des manifestations sanitaires : "à partir de 0,008 ppm, possibilités accrues de maux de tête, de nausées, de fatigue. A 2 ppm, une gêne respiratoire peut apparaître, et au-dessus de 20 ppm, l’OMS signale que des problèmes neurologiques sont possibles comme des pertes de mémoire ou des vertiges."

Le Haut conseil cite également l’avis du département santé du gouvernement d’Australie qui estime que le seuil le plus faible d’apparition d’impacts sanitaires est 500 fois supérieur au seuil de détection des odeurs qui sont à l’origine d’une gêne des populations exposées.

Installation de capteurs

Les experts demandent donc des mesures des quantités d’H2S à l’aide capteurs positionnés dans les zones d’échouage d’algues vertes. Les mesures pourraient être reliées, en temps réel, avec les données météorologiques, la pluie, le vent afin d’informer la population. Un signal sonore ou visuel pourrait être déclenché comme cela existe ans le milieu industriel indiquent-ils.

Le Haut Conseil recommande, en effet, "que dans les zones identifiées comme zones à risques, une interdiction totale d’accès sans un équipement de protection individuel si le système de surveillance installé dans la zone détecte plus de 1 ppm en H2S et un accès déconseillé si de l’H2S est détecté."

Mieux vaut prévenir…

Les scientifiques soulignent la pertinence d’une "gestion préventive des algues vertes sur le littoral."


Ils insistent enfin sur la nécessité de ramasser les ulves avant qu’elles ne se déposent sur les côtes et préconisent de les enlever moins de 2 jours après leur échouage pour limiter les risques de putréfaction et donc d’émanation d’H2S.

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