Alphonse Arzel : son long combat contre le géant Amoco

S'il est un homme qui a personnifié le combat contre Amoco, c'est bien Alphonse Arzel. Sénateur-maire de Ploudalmézeau-Portsall, son caractère, son charisme ont été déterminant dans cette affaire. Il symbolisait l'union et la persévérance des Bretons face au colosse Amoco.

Né le 20 septembre 1927 et décédé le 21 février 2014 dans la même ville était maire de Ploudalmézeau au moment du naufrage de l’Amoco Cadiz.Quand dans la nuit du 16 mars, le supertanker s’échoue à Portsall, il est l’un des premiers à se rendre sur place pour assister impuissant à la catastrophe. 220 000 tonnes de pétrole vont souiller près de 340 km de côte, provoquant la colère des habitants et des élus de ce coin de Bretagne. Tous veulent que le pollueur paye et réclament un procès. Mais il faudra se frotter à la justice américaine.

La bataille s’annonce longue, et commence à Paris où le gouvernement de l’époque et son premier ministre, Raymond Barre, se montrent peu enclins à les soutenir.

L’union sacrée

Aux côtés de Charles Josselin et Jean-Baptiste Henry, Alphonse Arzel fonde un syndicat mixte de défense des communes du littoral nord de la Bretagne. En font partie des maires de tous bords qui, à l’unanimité, votent pour que le premier édile de  Ploudalmézeau en soit le président.

On se souvient ensuite de cette image de mille élus bretons, Alphonse Arzel en tête, ceints de leur écharpe tricolore, défilant devant l'Assemblée nationale. Le gouvernement est bien obligé de suivre. C’est une première victoire.

David contre Goliath

10 ans plus tard, la même image.  Celle d’irréductibles Bretons et leur porte-drapeau, Alphonse Arzel, remontent la 52e rue pour se rendre au procès qui s’ouvre à Chicago. C’est David contre Goliath. Ils sont venus demander des comptes au géant du pétrole qu’est la Standart Oil devant la justice américaine.

En 1992, soit 14 ans après les faits, le pollueur sera finalement condamné à verser 220 millions de francs (34,3 millions d'euros) aux communes bretonnes et 1,05 milliard de francs à l'État français, en réparation des dommages causés par la marée noire provoquée par le naufrage de l'Amoco-Cadiz.

Cette victoire fera date, et s’il est bien un homme qui n’en aura jamais douté, c’est bien Alphonse Arzel.




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