Bateaux pollueurs, flux migratoires, flottes de pêche... Pour comprendre et analyser ce qui se déroule à la surface des mers, il faut des yeux aux autorités. CLS, filiale d'IFREMER et du CNES dispose avec Vigisat, d'un équipement unique en France pour analyser les images de plusieurs satellites.
Avec le naufrage de l'America Grande, le grand public est en droit de s'interroger sur les moyens dont disposent l'État et l'Europe pour exercer une surveillance plus étroite de nos mers. Cet outil existe à la pointe Finistère : c'est Vigisat-CLS, la principale station française de réception d’images satellites radar haute résolution.
CLS, pour Collecte Localisation Satellites, est une filiale du Centre national d'études spatiales (CNES), d’Ardian (société française de capital investissement) et de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER). C'est une société internationale qui compte 750 employés dans le monde, spécialisée dans la fourniture de solutions d'observation et de surveillance de la Terre depuis 1986.
CLS travaille donc pour de nombreux clients dont la Préfecture Maritime, La Marine Nationale, la Douane
La mer sous haute surveillance
La pollution générée par le naufrage du Grande America est une nouvelle illustration du travail de vigie effectué par CLS. Pour le faire elle utilise des "images" de satellites dont Sentinel 1B placé en orbite en avril 2016. Il ne s’agit pas de jolies photos en couleur mais de données de radars puissants et spécialisés installés à bord de plusieurs satellites. Si la réception des données satellitaires est l’affaire de Vigisat à Plouzané, leur lecture, le croisement des données et leur interprétation est celle de CLS.Les ingénieurs décryptent ces "images radars numériques" d'une précision extraordinaire pour pister les nappes de pétrole, les distinguer d'autres carburants ou de dégazages sauvages et les tracer.
Ils échangent alors des données avec des bateaux de surveillance comme ceux de la Marine Nationale. Les données proviennent aussi de drones de surveillance ou encore de balises Argos jetées dans les nappes qui bougent au gré des courants et des vents. On peut ainsi prévoir l'arrivée de nappes de pollutions à la côte.
Le rayon d'action de CLS à Brest est d'environ 2500 Km et couvre une zone qui va des zones polaires au nord de l'Europe jusqu'à l'Afrique en passant par l'ensemble de la méditerranée
Six missions majeures
La détection de pollutions maritimes n'est pas la seule mission de CLS. La précision des radar permet de lire l'état de la mer, la hauteur de la houle par exemple. Les sattelites permettent aussi le suivi des flottes comme les paquebots et ferry qui transportent des passager mais aussi des bateaux de commerce ou encore des flottes de pêche. Ils peuvent détecter des présence illégales sur des zones de pêche et les confirmer avec des drône ou des navires en mer. Ces données permettent encore de détecter des traffics d'armes ou de drogue, ou de signaler des containers ou des icebergs qui flottent en surface. Ils peuvent aussi tracer les flux migratoires à bord de petits bateau en Méditerranée, ou surveiller des champs d'éoliennes en mer.
Ainsi CLS emploie à Brest une trentaine de salariés qui travaillent pour la sauvegarde de l'environnement maritime, de sa biodiversité et des activité humaines à travers six domaines majeurs pour notre planète :
Gestion durable des pêches
Surveillance environnementale
Energie et Mines
Gestion de flottes
Sécurité maritime
Espace