Le conseil régional de Bretagne doit voter vendredi une nouvelle aide de 6 millions d'euros en faveur de Brittany Ferries, portant ainsi à plus de 40 millions d'euros l'aide régionale en faveur de la compagnie maritime, plombée par le Brexit et la pandémie.
"Nous avons 6 millions d'euros que nous bloquons pour Brittany Ferries, permettant d'accompagner la compagnie sur le transmanche", a déclaré mercredi Loïg Chesnais-Girard, président (PS) de la région Bretagne, lors d'une visio-conférence de presse. "Nous avons voté cette somme, ça ne veut pas dire qu'elle sera versée automatiquement (...) Ça me donne une arme mais ça ne veut pas dire que je verse l'argent demain", a précisé M. Chesnais-Girard, précisant notamment que l'aide devait être "eurocompatible".
"Globalement, sur Brittany Ferries, nous sommes exposés à plus de 40 millions d'euros aujourd'hui, avec des avances remboursables, avec du prêt, avec de la subvention", a précisé le président de région. "Nous restons dans une logique de discussion avec la Normandie, le gouvernement et dans le cadre européen pour trouver une solution de pérennité à ce groupe".
"La région ne prétend pas qu'elle fera toute seule. Nous avons posé une quarantaine de millions sur la table. La Normandie a fait pareil et on parle d'un besoin global de plus de 200 millions d'euros. On va trouver la solution avec tous les acteurs", a-t-il ajouté. Selon la décision modificative budgétaire, qui doit être présentée vendredi, la nouvelle aide doit permettre "l'existence de rotations entre la Bretagne et l'Irlande au rythme de six traversées hebdomadaires".
Un chiffre d'affaires en baisse de plus de 50 %
"Ce soutien temporaire est envisagé à hauteur de 1 million d'euros par mois et sur une période de 6 mois, soit 6 millions. L'intervention de la Région Bretagne a vocation à être financée par la Réserve d'ajustement Brexit (RAB)", d'après la même source. Le chiffre d'affaires de Brittany Ferries a baissé de 57% à 202,4 millions d'euros, sur son exercice 2019-2020. La compagnie n'a pas publié ses résultats détaillés, mais la perte d'exploitation atteint 140 millions d'euros, selon un porte-parole.