Amalia, Naël et Anne sont des enfants bretons. Ces derniers temps, leur quotidien est rythmé par des va-et-vient entre l'école la maison, et les tests anti-covid. "Ça chatouille ça gratouille". Entre sourires et grimaces, une situation très particulière qui ne facilite pas toujours l'apprentissage.
Amalia, Naël et les autres sont des écoliers du sud de l'agglomération rennaise. Dans cette file d'attente d'un centre de test de l'agglomération rennaise, ils vont se faire tester pour savoir s’ils ont contracté ou non le covid.
Depuis le début de cette cinquième vague, ils se font tester régulièrement pour obtenir le fameux sésame qui leur permet de retourner à l'école.
des tests j'en ai fait pas mal et c'est un peu dur parce que c'est désagréable
Anne
La première réflexion qui leur vient à l'esprit quand vous leur parlez de tests, comme nous le confirme Anne qui est en CM1: "des tests j'en ai fait pas mal et c'est un peu dur parce que c'est désagréable, ça touche un endroit sensible. Ce qui est agréable c'est que ça fait un peu rigoler et quand je pleure j'ai pas vraiment envie de pleurer".
Pour sa camarade Amalia, venue aussi se faire tester ce matin de janvier, c'est plutôt tranquille, car elle vient pour un test salivaire : "ça va, ça fait pas mal, tu dois juste cracher…mais le test antigénique, c’est où tu mets un bâtonnet dans le nez, là tu as envie d’éternuer et de pleurer" décrit-elle. "Ça chatouille ça gratouille, tu as l’impression que tu saignes du nez".
Amalia regrette que les tests l’empêchent de faire des choses intéressantes. Elle n'a pas pu aller à Disneyland Paris, par exemple, "et ça c'est vraiment dommage."
J'ai un peu peur
Cette élève de CE2 explique qu'elle a "un peu peur qu’il y en ait de ma famille qui attrapent le covid… comme mes cousines et les copines aussi. De ne plus les voir".
"La maladie qui circule, ce n’est pas marrant" nous confie-t-elle. "J'ai un peu peur quand les gens parlent de ça, j'entends les parents en discuter, les maîtresses. C'est bien d'en discuter, on sait plus de choses, mais ça m'angoisse aussi..."
Anne nous explique qu'un de ses copains de classe n'est pas revenu depuis les vacances de la Toussaint. Elle pense que c'est le Covid.
Et quand la maîtresse a le covid on est tous confiné à la maison
Amalia, Anne et Naël évoquent également leurs camarades, positifs aux tests, et qui doivent rester à la maison. Ils trouvent cela dur, même si Amalia estime qu'elle n'en a pas eu beaucoup dans sa classe par rapport au CM2. "C’est la septième fois que je me fais tester. C'est pas marrant, on doit arrêter l'école, faire des tests et revenir." Et à la question vous savez qui a attrapé le covid, les enfants répondent oui, il ne semble pas y avoir de secret autour du sujet.
Naël nous confie qu'une de ses camarades en CM2 à qui elle apporte ses devoirs, a du mal à accepter d'avoir le Covid. "C'est difficile pour elle de l'admettre car elle n'aime pas être confinée chez elle, elle avait déjà connu cela avec son frère. La maîtresse nous dit que ce n'est pas un secret".
L'autre souci pour Naël c'est les cours ils sont moins intéressants que d'habitude. "La maîtresse ne veut pas faire de nouveaux cours, car dans ma classe il y a 6 absents. On devait se faire tester à J plus 2 et J plus 4, mais là je dois rester à la maison car la maîtresse a attrapé le covid.
Ce professeur des écoles ne sera pas remplacé pendant son arrêt d'une semaine, comme nous le confirme la maman de Naël. Pour une autre élève ce sont les cours de piscine qui se sont arrêtés après la première séance suite à un écolier positif au covid.
Dans la cour il y a des zones qui sont coupées par des plots alors on est séparés
Avec ce "satané" Covid comme ils disent, les élèves des classes dédoublées regrettent de ne pas pouvoir jouer avec leurs copains. "Dans la cour il y a des zones qui sont coupées par des plots alors on est séparés" nous confie Amalia et ça lui pèse car ses copines lui manquent. "C'est énervant, on ne peut pas voir les copines qui sont dans les autres classes…nous on est que cinq."
A la cantine c'est la même chose, il y a des plots de couleurs : "on a une grande cantine c'est un self, tu prends les couverts mais tu ne te sers pas en galette des rois, il ne faut rien toucher...mais on prend les assiettes. Nous on a la couleur blanche, on doit aller sur notre couleur, on n’a pas le droit d'aller sur la couleur bleue ou jaune."
Le masque avant pendant la récréation on pouvait le baisser un peu, maintenant non.
Anne estime que c'est énervant toutes ces règles à respecter... Elle en a marre de se laver les mains "avec le savon de l'école qui abîme la peau." Elle n'a pas le droit de jeter ses mouchoirs à l’école : "on doit les garder et les jeter à la maison et le masque maintenant on doit le porter dans la cour, alors qu’avant en récréation, on pouvait le baisser un peu, mais maintenant non. Mais personne n’arrive à le garder alors la maîtresse elle est plus sévère"
pas question de tuer le Pangolin
Quand on leur demande s'ils savent d'où vient ce "satané" virus, ils évoquent facilement le pangolin, mais ne savent pas si c'est vraiment lui le responsable. Mais pour Amalia, "pas question de tuer le Pangolin, cela casserait la chaîne alimentaire..." . Pour Naël, "il faut l'isoler, car c'est comme quand il y avait la guerre... les blancs se croyaient supérieurs aux autres, là c'est un peu pareil avec les animaux, mais sans viandes, sans œufs et sans lait ils ne mangeraient pas les hommes."