Le personnel de santé mobilisé. A Vannes, ils sont peu nombreux devant l'ARS, mais en ont gros sur le cœur

"Selon où on habite, on a pas la même chance d'être bien soignée": le cri d'alarme d'une infirmière libérale venue soutenir le mouvement National des salariés de la santé et du Médico-Social. Le rassemblement départemental avait lieu devant les locaux de l'Agence Régionale de Santé, à Vannes

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Ce n'est pas la grande foule devant l'Agence Régionale de Santé de Vannes, à suivre le mot d'ordre de mobilisation de la CGT. Mais cette trentaine de soignants, on les sentait fatigués, épuisés, à bout de nerf.  

Et ce n'était pas le crachin breton la cause de leur morosité, mais plutôt le manque de moyens que tous déplorent et qui use les organismes.

Elodie est infirmière libérale et est venue soutenir le mouvement : "On n'est pas assez nombreux, et on manque de médecins. vous vous rendez compte: on n'a pas les mêmes chances d'être bien soigné selon l'endroit ou on habite, c'est dingue, non?"  

Pour Franck, aide-soignant à l'hôpital du Scorff de Lorient, les effets du Ségur de la santé sont quantités négligeables par rapport à la dégradation des conditions de travail. "Pensez donc, pour moi, les effets du Ségur 2, ça a été 12 euros par mois, alors c'est pas ça qui va améliorer ma vie. En revanche, on nous demande de revenir travailler sur nos jours de congés, parce qu'il n'y a pas assez de personnel, ça génère de la fatigue, du stress et surtout, on a pas de reconnaissance, ça c'est le plus dur à vivre."

Françoise, qui travaille en Etablissement Publique de Santé Mentale près de Vannes, se désole des différences de traitement entre des professions qui font la même chose sur le terrain : "Jai pu avoir la prime du premier Ségur, en revanche, comme je ne suis qu'assistante sociale, je ne touche rien des accords du Ségur N°2, cela crée beaucoup de clivages dans les équipes. Pour le même travail, on n'a pas les mêmes grilles indiciaires dans les différents  services publiques, ce qui fait que pour le même travail, je suis payé moins que ma collègue à coté de moi.

"J'avais une vraie appétence pour ce métier que j'ai choisi" , poursuit Françoise,  "et qui me permet d'aider les personnes qui souffrent de troubles psychiques, mais au bout de 20 ans, je m'interroge sur ce choix que j'ai fait!"

Et de rajouter, désabusée, "le travail que je fait n'est pas payé à sa juste valeur. Et le pire, c'est que la revalorisation des grilles de salaires et l'attractivité de nos postes ne semble pas préoccuper nos dirigeants".

Un médecin est venu également au micro dénoncer le manque de personnel : "Il y a quelques jours, on a eu 17 admissions et une seule personne pour s'occuper de la désinfection, heureusement que son collègue du service d'à coté est venu lui donner un coup de main!"

Une délégations de trois personnes représentatives des différents services du Morbihan a été reçu par les représentants locaux de l'ARS 

 

 

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