Attention ! Risque de bouchons sur certaines routes bretonnes. Les agriculteurs organisent plusieurs barrages filtrants ce mardi 8 octobre pour alerter sur leur détresse.
Le message de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs est clair : lancer un avertissement aux autorités et faire entendre leur détresse à l'ensemble du pays en posant la question "France, veux-tu encore de tes paysans ?"
Le mot d'ordre est tout aussi simple : blocage des axes routiers majeurs dans les territoires entre 11h et 15h.
Les raisons de cette colère
Trois raisons principales à ce mouvement: "l'agribashing qui nuit à l'image de notre métier au quotidien, les accords commerciaux qui visent à importer l'alimentation que nous ne voulons pas et les distorsions de concurrence qui tuent à petit feu l'agriculture française", indiquent les organisateurs.Pour Cédric Henry, président de la FDSEA Ille-et-Vilaine, rencontré sur le barrage de Bréal-sous-Montfort, les agriculteurs sont "montrés du doigt partout". Ils ont l'impression que l'image qui est véhiculée est celle "d'agriculteurs qui ne font que des mauvaises choses". "On veut nous imposer des accords de libre-échange alors qu'on veut en même temps nous imposer des règles plus fortes en France et d'un autre côté on ouvre les frontières donc ce n'est pas cohérent" précise-t-il. Et de s'en prendre à la politique du gouvernement : "Monsieur Macron nous avait promis lorsqu'il était candidat que la loi européenne devait s'appliquer pour tous et que la loi française ne devait pas en rajouter. Donc maintenant, on attend qu'il fasse ce qu'il a dit"
"Il y a un vrai malaise dans le monde agricole et dans le monde rural", a expliqué Pascal Cormery, président de la MSA (sécurité sociale agricole), lundi, lors de la conférence annuelle de l'organisme. "C'est quand même très difficile de rester calme lorsqu'on voit en permanence les attaques tous les jours, quelque soient les sujets", a-t-il ajouté, évoquant notamment les intrusions dans les élevages d'organisations antispécistes, ou les attaques relatives à la question des pesticides. Alors que "beaucoup d'exploitants, même jeunes", s'interrogent selon lui, sur le maintien de leur activité, il a rappelé la "diminution constante du nombre d'agriculteurs et notamment des petites exploitations".
Les actions en Bretagne
En Bretagne, les barrages filtrant vont être surtout localisés en Ille-et-Vilaine où 6 points de blocage sont organisés au niveau des quatre voies entre 11h et 15h : à Bédée (sortie Bédée/ Pleumeleuc), à Guichen (sortie Lidl), à Bréal-sous-Montfort (lieu-dit les quatre routes), à la Richatrdais (barrage de la Rance), à Tinténiac (au niveau de Bretagne Matériaux) et à Torcé au niveau de la ZA Montigné.Dans les Côtes d'Armor, deux barrages filtrants étaient envisagés. Un seul est organisé à cause des travaux sur les exploitations a expliqué ce mardi matin la FDSEA 22. Il est positionné au relais Beg Ar C'hra, à Plounévez-Moëdec au niveau de la RN12.
Dans le Morbihan, les agriculteurs ont choisi de ne pas organiser de barrage filtrant. En fin de matinée, ils vont partir en convoi de la sous-préfecture de Pontivy pour relier la préfecture de Vannes où ils se donnent rendez-vous en début d'après-midi. La circulation sur la D 767 devrait être perturbée.
Dans le Finistère, il n'y aura aucun barrage ce mardi.
Pour suivre en temps réel le trafic sur ces points de barrage filtrant, vous pouvez consulter notre carte.