Des centres Covid-19 ouverts aux personnes sans-abris malades du coronavirus

En Bretagne, des centres d'accueil Covid-19 ont ouvert, dédiés aux personnes sans-abris, touchées par la maladie. 


"Des centres d'accueil Covid-19 sont ouverts, à destination des personnes sans-abris, atteintes du coronavirus mais qui ne nécessitent pas de soins lourds ou qui reviennent d'une hospitalisation et qui ont besoin de se reposer". Françoise Fromageau, présidente de la Croix-Rouge en Bretagne est l'une des parties prenantes dans un dispositif d'accueil, à destination des plus précaires. Les personnes à la rue peuvent être orientées par le 15 ou un centre hospitalier, après avoir été testées et diagnostiquées

En Bretagne, ce type de lieu de prise en charge existe dans chaque département (sous l'égide des pouvoirs publics et l'Agence régionale de santé) et rassemble différents acteurs, entre volontariat, bénévolat et salariat, selon les territoires :
  
  • Quintin pour les Côtes d'Armor, avec 21 places : une co-gestion impliquant la Croix-Rouge, l'association Adalea pour le suivi médical, l'association Coallia pour le côté social. "L'hôpital Yves Le Foll de Saint-Brieuc assure la livraison des repas et la blanchisserie", précise Françoise Fromageau. Ici le lieu a ouvert depuis quelques jours et n'a accueilli pour l'instant qu'une seule personne. 
 
Pour le Finistère, le lieu est en projet, sur la base nautique à Brest, impliquant les pouvoirs publics, le CHRU et le Point H, ainsi qu'Archipel Santé."Si la situation épidémique s'aggrave, nous ouvrirons. Pour l'instant, les personnes SDF qui présentaient des symptômes ont été prises en charge et confinées à l'hôpital. Certaines ont aussi pu être isolées dans des chambres de foyers pour migrants" détaille le docteur Catherine Jezequel, médecin coordinateur au centre de santé le Point H. "On se tient prêt" ajoute-t-elle. 

"Les personnes à la rue sont extrêmement vulnérables au coronavirus, avec une santé parfois déjà défavorable, des facteurs à risques. Certaines présentent des pathologies pulmonaires", souligne Françoise Fromageau. Elle ajoute : "Pour elles, le confinement n'est pas simple". 
 
La vie dehors a changé : "Ces personnes craignent les forces de l'ordre donc ne sortent plus, ou plus tard en soirée".  Se pose aussi la question de leur alimentation : "Le problème c'est qu'elles n'ont pas de carte bancaire et on ne peut plus payer en liquide en ce moment. L'Etat a aussi délivré des chèques sauf qu'ils ne sont pas acceptés dans tous les magasins".

Avec l'épidémie, la Croix-Rouge a dû revoir la façon de faire ses maraudes : "On évite les points fixes désormais parce que les gens avaient tendance à venir à plusieurs, à s'installer pour discuter car ils en ont besoin. Sauf qu'avec les règles sanitaires ce n'est plus possible". 

A Rennes, "le centre est ouvert pour deux mois" explique Dominique Djuricic, directrice de l'association Saint-Benoît Labre. Les locaux se situent rue Ernest Chereau. Ils servaient jusque-là à l'accueil de nuit et sont maintenant réservés aux personnes sans-abris atteintes du coronavirus.

Sept personnes ont déjà été accueillies, dont un couple, un homme avec deux enfants. "Certaines étaient déjà hébergées mais de manière collective, sans possibilité d'être isolées et sont arrivées ici". "Une infirmière de la Protection civile passe deux fois par jour. Nous avons aussi un médecin référent". Côté hygiène, l'association fait intervenir quotidiennent une entreprise de bio ménage. "Il y a peu de malades mais cela correspond à la situation actuelle du département". 


Tenter de garder le lien


Le confinement altère le lien social. Des associations comme Entourage rappelle qu'il faut malgré tout essayer de le préserver. "Il ne faut pas hésiter à dire 'bonjour' si on croise des personnes en situation de précarité, tout en respectant les gestes barrières pour éviter toute contamination, car elles sont déjà plus fragiles. Si on est déjà proche d'une personne, on peut lui demander son numéro de téléphone, pour garder le contact." 

Entourage a aussi lancé "Les bonnes ondes", un dispositif adressé à tous, pour se sentir moins seul. 
 
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