Le Premier Ministre, Édouard Philippe, a déclaré ce mercredi 14 novembre vouloir l'arrêt des vieilles chaudières au fioul. Il a également annoncé la création d’une "prime à la conversion des chaudières au fioul" pour inciter les ménages à passer à un chauffage plus vert.
Après avoir annoncé la fin du diesel, le gouvernement s'attaque au fioul. Ce combustible nécessaire au chauffage est encore utilisé par de nombreux ménages, notamment dans l'espace rural.
Cette annonce du gouvernement soulève des inquiétudes, tant chez les particuliers qui utilisent le fioul pour se chauffer que chez les professionnels qui leur livrent.
"On n'a plus confiance"
Agnès et Thierry Douaglin font partie des foyers qui se chauffent au fioul. Ils sont assez inquiets suite à l'annonce du Premier Ministre. "On n'a pas de vision d'avenir, déclare Thierry. Pas de vision à long terme sur de réels projets par rapport à l'écologie, la pollution".Malgré l'annonce d'une prime à la conversion, les Douaglin n'ont "plus confiance !" lance Agnès.
Et Thierry de renchérir, "le ministre change, on repart vers une autre direction, et le consommateur lui, ne sait plus où il va."
Du côté des professionnels, l'annonce reflète un pas vers l'inconnu pour Pierrick Battais, président de la Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffage pour la région Bretagne. Malgré tout, il soutient que sa profession essaie de prévoir l'avenir.
"Ça fait dix ans qu'on essaie de réagir, argue-t-il. Maintenant on travaille sur un produit plus vers en rajoutant du colza par exemple" Le but est de dessoufrer le mazout, pour réduire son impact environnemental.
La fédération va proposer au gouvernement de remplacer le fioul par le biocarburant.
Décarboner notre énergie
"C'est difficile de donner un avis très tranché aujourd'hui, déclare Jean Gaubert, médiateur national de l'énergie. C'est une bonne idée [d'interdire le fioul] mais comment fait-on ?"Le grand soucis de cette mesure réside dans la substitution que l'on va donner aux vieilles chaudières à mazout.
Notamment dans une région comme la Bretagne qui voit deux aspects de son territoire rendre encore plus difficile cette transition.
La Bretagne est une région très mitée, c'est-à-dire qu'elle est pleine de petits bourgs ou villages épars. Dans ce cas, les foyers sont plus généralement équipés par des chaudières individuelles.
Ensuite, la Bretagne est l'une des régions où le réseau de gaz est le moins développé de France.
Le reportage de Catherine Carlier et Lionel Bonis
À l'heure actuelle en France, 15% des ménages sont encore équipés au fioul, ce qui représente 3,34 millions de logements.